Ne touchez pas aux concours !
Publié le 6 Janvier 2010
Votre serviteur est bien placé pour évoquer ce sujet, vu qu'il est passé par une école de commerce (d'un niveau moyen, je le précise à toutes fins utiles), et par une classe préparatoire,
avec concours au bout. Alors résumons-nous, ce débat est absurde et profondément inégalitaire.
Pourquoi inégalitaire ?
Parce que l'on biaise le concours, la voie de sélection la plus égalitaire qui soit, qui laisse chacun face à ses capacités sur un sujet, avec une unité de temps et d'action, par un critère social, sur lequel personne n'a de maitrise. L'argument développé par Descoings et consorts est d'une profonde bêtise, si les fils d'ouvriers ont beaucoup moins de chance que les enfants bourgeois d'intégrer une grande école, ce sont pour les raisons suivantes:
- les milieux modestes sont beaucoup plus nombreux que les milieux plus aisés, ce qui biaise les statistiques.
- les enfants de ces milieux modestes ne sont effectivement pas moins capables que leurs homologues, ils sont juste moins poussés par leur entourage à faire des études longues, ceux-ci n'osant généralement pas. Le problème n'est pas dans la capacité, mais dans la volonté. Il faut bosser. Et oui, et que depuis pas mal d'années, on a convaincu beaucoup de gens qu'il ne fallait pas mettre la main à la pate, que tout se terminait au baccalauréat.
- les catégories parmi les mieux représentées à ce niveau, sont les enfants de profs. Bizarre, bizarre...
- dans les concours, même en école de commerce, les matières privilégiés en termes de coefficient sont les mathématiques. Pourquoi ? Parce qu'il a été décidé qu'il s'agissait de la matière la moins susceptible de profiter d'inégalités sociales. Et après, on vient nous dire que les concours sont toujours inégalitaires ?
En outre, je vous laisse imaginer ce que peut être le sentiment de quelqu'un qui a bossé deux ans de sa vie comme un chien, lorsqu'on lui annonce, le concours passé, qu'il l'a loupé parce qu'il fallait faire une discrimination positive sur d'autres populations. Qu'un étudiant sortie de la fac, promu on ne sait comment, lui ait grillé ses places au concours dans l'école de ses rêves a quelque chose de profondèment rageant.
Pourquoi absurde ?
Parce qu'il existe DEJA des concours ouverts à d'autres profils, qu'on appelle concours parralléles (Passerelle, Tremplins, etc), qui comptent pour à peu près 20% des promotions. Ce sont des concours ouverts à tous, anciens préparationnaires comme des étudiants en fac ou en BTS. Ces concours sont adaptés au profil des étudiants qui les passent. Pour ce que j'ai pu observer, le résultat est relativement clair, certains ont clairement le même niveau que leurs homologues issus de prépa, d'autres clairement pas, et n'ont strictement rien à faire en école. Déjà que ce concours est suffisamment dur à accepter pour des préparationnaires ayant bûché beaucoup plus que des étudiants, mais on voudrait encore encore en rajouter une couche avec la discrimination positive ? Et puis quoi encore ?
Le nivellement par le bas, ça suffit. Les concours ne se préparent pas après le baccalauréat. La compétition commence dès la naissance, dès l'age de 5 ans, et l'apprentissage de la langue, l'environnement conditionnant énormément les capacités de travail. Mais ça, pour l'UNEF, ce n'est pas possible, après avoir démoli le lycée, l'université, il faut qu'ils démolissent aussi les derniers refuges de l'élitisme. Bientôt, ils s'attaqueront aux écoles privés, ces abrutis. A votre avis, pourquoi les grandes écoles ont-elles un tel succès depuis une vingtaine d'années ? Parce que les autres formations, l'université en tête, sont un tel champ de ruine à cause de l'UNEF et assimilés, que les parents, pas fous, conseillent tous à leurs rejetons de s'orienter vers les formations qui leur permettront d'éviter de pointer au Pôle Emploi, dès la fin de leurs études ! Il faut être complètement en-dehors de la réalité pour ne pas le voir.
J'entends le représentant des grandes écoles affirmer que s'il est favorable à 30% de boursiers globalement dans les grandes écoles, il y est hostile pour la généralisation à toutes les écoles. Tu m'étonnes ! Il est évident que les meilleurs écoles, de commerce et d'ingénieurs, ne souhaitent aucunement augmenter le taux de boursiers. Par contre, ça ne les dérange aucunement que les moins bonnes écoles, où les préparationnaires refusent d'aller (parce qu'ils n'ont pas bossé autant pour aller dans des écoles de ce niveau, autant redoubler et passer les concours une nouvelle fois), soient à bien plus que 30%. D'ailleurs, ces écoles, moins reconnues, ont besoin de largement plus de 30% d'étudiants de milieu modeste pour pouvoir boucler leur effectif, les préparationnaires refusant tout simplement de s'y rendre. Ce qui contribue à un niveau moindre de ces écoles, les cerveaux y étant tout simplement moins brillants.
A la limite, pour se tirer de ce mauvais pas, les écoles de commerce n'ont qu'à ouvrir plus largement leurs critères de bourse, et les ouvrir aux personnes les plus modestes réussissant leurs concours. Au fait, précision pour ceux qui le souhaitent, 3 ans et demi après ma sortie, je continue à rembourser l'emprunt qui a payé l'intégralité de mes études et de ma vie étudiante. Ça ne me pose pas de problèmes, je le savais en commencant. Ceci pour ceux qui auraient envie de me donner des leçons sur le fait que je serais potentiellement plus aisé que la moyenne.
A bon entendeur, salut...
Pourquoi inégalitaire ?
Parce que l'on biaise le concours, la voie de sélection la plus égalitaire qui soit, qui laisse chacun face à ses capacités sur un sujet, avec une unité de temps et d'action, par un critère social, sur lequel personne n'a de maitrise. L'argument développé par Descoings et consorts est d'une profonde bêtise, si les fils d'ouvriers ont beaucoup moins de chance que les enfants bourgeois d'intégrer une grande école, ce sont pour les raisons suivantes:
- les milieux modestes sont beaucoup plus nombreux que les milieux plus aisés, ce qui biaise les statistiques.
- les enfants de ces milieux modestes ne sont effectivement pas moins capables que leurs homologues, ils sont juste moins poussés par leur entourage à faire des études longues, ceux-ci n'osant généralement pas. Le problème n'est pas dans la capacité, mais dans la volonté. Il faut bosser. Et oui, et que depuis pas mal d'années, on a convaincu beaucoup de gens qu'il ne fallait pas mettre la main à la pate, que tout se terminait au baccalauréat.
- les catégories parmi les mieux représentées à ce niveau, sont les enfants de profs. Bizarre, bizarre...
- dans les concours, même en école de commerce, les matières privilégiés en termes de coefficient sont les mathématiques. Pourquoi ? Parce qu'il a été décidé qu'il s'agissait de la matière la moins susceptible de profiter d'inégalités sociales. Et après, on vient nous dire que les concours sont toujours inégalitaires ?
En outre, je vous laisse imaginer ce que peut être le sentiment de quelqu'un qui a bossé deux ans de sa vie comme un chien, lorsqu'on lui annonce, le concours passé, qu'il l'a loupé parce qu'il fallait faire une discrimination positive sur d'autres populations. Qu'un étudiant sortie de la fac, promu on ne sait comment, lui ait grillé ses places au concours dans l'école de ses rêves a quelque chose de profondèment rageant.
Pourquoi absurde ?
Parce qu'il existe DEJA des concours ouverts à d'autres profils, qu'on appelle concours parralléles (Passerelle, Tremplins, etc), qui comptent pour à peu près 20% des promotions. Ce sont des concours ouverts à tous, anciens préparationnaires comme des étudiants en fac ou en BTS. Ces concours sont adaptés au profil des étudiants qui les passent. Pour ce que j'ai pu observer, le résultat est relativement clair, certains ont clairement le même niveau que leurs homologues issus de prépa, d'autres clairement pas, et n'ont strictement rien à faire en école. Déjà que ce concours est suffisamment dur à accepter pour des préparationnaires ayant bûché beaucoup plus que des étudiants, mais on voudrait encore encore en rajouter une couche avec la discrimination positive ? Et puis quoi encore ?
Le nivellement par le bas, ça suffit. Les concours ne se préparent pas après le baccalauréat. La compétition commence dès la naissance, dès l'age de 5 ans, et l'apprentissage de la langue, l'environnement conditionnant énormément les capacités de travail. Mais ça, pour l'UNEF, ce n'est pas possible, après avoir démoli le lycée, l'université, il faut qu'ils démolissent aussi les derniers refuges de l'élitisme. Bientôt, ils s'attaqueront aux écoles privés, ces abrutis. A votre avis, pourquoi les grandes écoles ont-elles un tel succès depuis une vingtaine d'années ? Parce que les autres formations, l'université en tête, sont un tel champ de ruine à cause de l'UNEF et assimilés, que les parents, pas fous, conseillent tous à leurs rejetons de s'orienter vers les formations qui leur permettront d'éviter de pointer au Pôle Emploi, dès la fin de leurs études ! Il faut être complètement en-dehors de la réalité pour ne pas le voir.
J'entends le représentant des grandes écoles affirmer que s'il est favorable à 30% de boursiers globalement dans les grandes écoles, il y est hostile pour la généralisation à toutes les écoles. Tu m'étonnes ! Il est évident que les meilleurs écoles, de commerce et d'ingénieurs, ne souhaitent aucunement augmenter le taux de boursiers. Par contre, ça ne les dérange aucunement que les moins bonnes écoles, où les préparationnaires refusent d'aller (parce qu'ils n'ont pas bossé autant pour aller dans des écoles de ce niveau, autant redoubler et passer les concours une nouvelle fois), soient à bien plus que 30%. D'ailleurs, ces écoles, moins reconnues, ont besoin de largement plus de 30% d'étudiants de milieu modeste pour pouvoir boucler leur effectif, les préparationnaires refusant tout simplement de s'y rendre. Ce qui contribue à un niveau moindre de ces écoles, les cerveaux y étant tout simplement moins brillants.
A la limite, pour se tirer de ce mauvais pas, les écoles de commerce n'ont qu'à ouvrir plus largement leurs critères de bourse, et les ouvrir aux personnes les plus modestes réussissant leurs concours. Au fait, précision pour ceux qui le souhaitent, 3 ans et demi après ma sortie, je continue à rembourser l'emprunt qui a payé l'intégralité de mes études et de ma vie étudiante. Ça ne me pose pas de problèmes, je le savais en commencant. Ceci pour ceux qui auraient envie de me donner des leçons sur le fait que je serais potentiellement plus aisé que la moyenne.
A bon entendeur, salut...