Le manifeste de la réacosphère ?
Publié le 13 Mars 2009
Vu chez The Hank nest:
Je sais bien qu'il est complétement ridicule de penser qu'il puisse y avoir un manifeste, qui parviendrait à regrouper toutes les franges de ceux qu'on appelle réacs, il n'empêche, j'ai rarement lu un billet qui les décrivait aussi bien...
Nous ne sommes ni des héros, ni des rebelles. Nous ne sommes ni des guerriers, ni des conquérants. Pour la plupart, nous n'imaginons même pas pouvoir tuer pour nous défendre. Pour la plupart,
nous nous contentons de nous arrêter au bord du chemin pour mieux observer le troupeau qui défile. Nous ne prétendons incarner aucun idéal de perfection. Nous ne donnons pas de leçons.
Nous sommes païens, chrétiens, athées ou agnostiques, mais ce qui nous unit au-delà de nos - nombreux - points de divergence, c'est la conscience aigüe que notre peuple est programmé pour la disparition.
(...)
Nous ne reprochons à aucun peuple de vouloir s'imposer, à aucune culture de souhaiter s'étendre. Nous ne dénions à aucun peuple le droit, sinon le devoir, de prospérer et de bâtir sa légende par le sabre ou le livre.
En revanche, nous reprochons à notre propre peuple d'avoir renoncé à sa propre survie.
(...)
Nous ne croyons pas nécessairement à la supériorité intrinsèque de notre culture, mais réclamons le droit d'y croire, à l'instar de tous ces Autres qui portent des cultures auxquelles, par leur foi, leur vigueur, leur labeur ou leur détermination, ils insufflent la vie.
Nous réclamons à notre époque, à nos parents, à nos contemporains, que soit reconnue notre volonté de rentrer dans l'Histoire, en tant que membres d'un peuple distinct, porteurs d'une culture distincte née de racines distinctes.
(...)
Et si d'aventure il se trouve un historien pour prendre notre défense ou se passionner pour les œuvres de nos anciens, il se trouvera aussitôt un million, un milliard d'âmes pour lui rappeler que nous étions les méchants, et que nous avons mérité la mort.
Car c'est ainsi que les autres nous voient. Et c'est ainsi que la soldatesque du système nous présente à nous-mêmes et présente nos ancêtres aux jeunes générations. Comme les méchants coupables de tous les crimes de l'histoire. Colons, esclavagistes, génocidaires, collabos, fascistes, racistes, la liste est longue ; voilà ce que nous sommes. Voilà tout ce que nous sommes, prétend le système.
(...)
Aussi ne croirons-nous plus ceux qui prétendent dresser un portrait accablant de notre peuple en cent cinquante pages à peine.
Et c'est pourquoi, humblement, nous écrivons ce que nous écrivons. Pas par plaisir. Pas par égotisme, mais parce que nous sentons que cela doit être fait. Ce n'est pas une mission divine, ce n'est pas une gageure, c'est simplement ce que nous faisons dans l'espoir qu'un jour, nous n'ayons plus à le faire.
(...)
Mais puisque nous souhaitons rentrer dans l'Histoire, nous savons au fond de nous que cela ne se fera pas sans sacrifices. Nous en sommes effrayés, bien entendu ; ils mentent ceux qui prétendent qu'ils sont prêts à monter à l'assaut dès demain. Et puis, à l'assaut de quoi ? Nul ne saurait le dire avec précision. C'est bien pour ça qu'il est si facile de se prendre pour un combattant sur internet : ça n'engage à rien.
Il n'est pas à exclure, cependant, que le courage naisse au fond des estomacs les plus incertains ; face au choix entre la soumission et le combat, l'instinct de survie nous poussera peut-être à des extrémités que nous n'imaginions pas jusqu'alors...
Long est le chemin, mais si nous l'arpentons, c'est pour ceux qui viendront après nous.
Nous sommes païens, chrétiens, athées ou agnostiques, mais ce qui nous unit au-delà de nos - nombreux - points de divergence, c'est la conscience aigüe que notre peuple est programmé pour la disparition.
(...)
Nous ne reprochons à aucun peuple de vouloir s'imposer, à aucune culture de souhaiter s'étendre. Nous ne dénions à aucun peuple le droit, sinon le devoir, de prospérer et de bâtir sa légende par le sabre ou le livre.
En revanche, nous reprochons à notre propre peuple d'avoir renoncé à sa propre survie.
(...)
Nous ne croyons pas nécessairement à la supériorité intrinsèque de notre culture, mais réclamons le droit d'y croire, à l'instar de tous ces Autres qui portent des cultures auxquelles, par leur foi, leur vigueur, leur labeur ou leur détermination, ils insufflent la vie.
Nous réclamons à notre époque, à nos parents, à nos contemporains, que soit reconnue notre volonté de rentrer dans l'Histoire, en tant que membres d'un peuple distinct, porteurs d'une culture distincte née de racines distinctes.
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Et si d'aventure il se trouve un historien pour prendre notre défense ou se passionner pour les œuvres de nos anciens, il se trouvera aussitôt un million, un milliard d'âmes pour lui rappeler que nous étions les méchants, et que nous avons mérité la mort.
Car c'est ainsi que les autres nous voient. Et c'est ainsi que la soldatesque du système nous présente à nous-mêmes et présente nos ancêtres aux jeunes générations. Comme les méchants coupables de tous les crimes de l'histoire. Colons, esclavagistes, génocidaires, collabos, fascistes, racistes, la liste est longue ; voilà ce que nous sommes. Voilà tout ce que nous sommes, prétend le système.
(...)
Aussi ne croirons-nous plus ceux qui prétendent dresser un portrait accablant de notre peuple en cent cinquante pages à peine.
Et c'est pourquoi, humblement, nous écrivons ce que nous écrivons. Pas par plaisir. Pas par égotisme, mais parce que nous sentons que cela doit être fait. Ce n'est pas une mission divine, ce n'est pas une gageure, c'est simplement ce que nous faisons dans l'espoir qu'un jour, nous n'ayons plus à le faire.
(...)
Mais puisque nous souhaitons rentrer dans l'Histoire, nous savons au fond de nous que cela ne se fera pas sans sacrifices. Nous en sommes effrayés, bien entendu ; ils mentent ceux qui prétendent qu'ils sont prêts à monter à l'assaut dès demain. Et puis, à l'assaut de quoi ? Nul ne saurait le dire avec précision. C'est bien pour ça qu'il est si facile de se prendre pour un combattant sur internet : ça n'engage à rien.
Il n'est pas à exclure, cependant, que le courage naisse au fond des estomacs les plus incertains ; face au choix entre la soumission et le combat, l'instinct de survie nous poussera peut-être à des extrémités que nous n'imaginions pas jusqu'alors...
Long est le chemin, mais si nous l'arpentons, c'est pour ceux qui viendront après nous.
Je sais bien qu'il est complétement ridicule de penser qu'il puisse y avoir un manifeste, qui parviendrait à regrouper toutes les franges de ceux qu'on appelle réacs, il n'empêche, j'ai rarement lu un billet qui les décrivait aussi bien...