Petit récapitulatif de l'affaire

Publié le 4 Février 2009

Le 1er Novembre dernier, Mgr Williamson donne une interview à la télévision suédoise SVT, pour l'émission «Uppdrag Granskning». A l'issue de celle-ci, les journalistes posent une question sur la shoah où Mgr tiendra les propos que l'on sait.

Petit retour sur la genèse de cette interview.

Les journalistes suédois, pour le besoin de leur reportage, s'étaient, semble-t-il, longuement documentés en France. Nicolas Sénèze, qui a été interrogé également, évoque une fraternité St Pie X "très active en Suède".

Je me marre.

Je ne savais pas qu'une trentaine de personnes, la taille de cette communauté là-bas, sur un pays de plusieurs millions de personnes pouvait compter comme une minorité "active", alors que les catholiques y sont déjà ultra-minoritaires. Par contre, on sait que les médias suédois n'hésitent pas à cogner contre l'Eglise dès qu'ils en ont l'occasion, la dernière en date, ayant été une campagne mensongère accusant le pape de vouloir "éradiquer" les homosexuels, contrairement à une certaine religion de paix et d'amour dont certains membres tiennent des propos bien plus violents que Mgr Williamson, sans pour autant les intéresser au même titre.

Ancien anglican, Mgr Williamson est atypique dans la fraternité St Pie X, membre de sa frange la plus dure, il demeure néanmoins l'un des seuls à pouvoir convaincre des sédévacantistes de renoncer à leurs illusions. Le choix d'interview avec Mgr Williamson n'est certainement pas un hasard, celui-ci étant connu de longue date par les fidèles de la fraternité St Pie X pour ses discours plus ou moins délirants et irresponsables, sur tous les autres sujets que religieux.

Qui n'avaient jamais intéressé personne jusqu'à présent. Conférer à Mgr Williamson la volonté de saboter la levée des excommunications parce qu'il serait hostile au pape, me semble lui accorder beaucoup trop de machiavélisme, celui-ci s'étant excusé sous la pression de Mgr Fellay.

Or, on apprend désormais que la question du négationnisme par les journalistes suédois avait été suggérée par Fiammetta Venner, qu'on ne présente plus, qui apparait également dans l'émission, ce qu'elle vient confirmer. Compagne de Caroline Fourest, intégriste laïque s'il en est, rédactrice du livre "Extreme France" et du site pro-choix, militante homosexuelle, il n'est pas impossible qu'elle ait poussé les journalistes à poser cette question.

Dans le même temps, le consistoire central juif d'Allemagne a été mise au courant de la tenue de ces propos. Der Spiegel ajoute même qu'ils n'avaient pas l'intention de réagir. Alors qu'aujourd'hui, ils n'ont pas de mots assez durs contre le pape. A comparer avec le CRIF qui a jugé qu'il n'avait pas de commentaire à porter sur la levée. On remarquera en outre, à voir le traitement de la levée de l'excommunication par la presse, dont les gros titres sont globalement les mêmes que pour l'abbé Laguérie et l'abbé de Tanoüarn revenus dans l'Eglise (sans pour autant être négationnistes), il y a quatre ans, le parti-pris évident. Ceci posé, il semble que néanmoins que la concommittance entre la diffusion de l'émission et la levée de l'excommunication soit due au hasard.

Mais il apparait de plus en plus clairement que certains, à la curie ou ailleurs, ont gardé "sous le coude" tous les éléments susceptibles de pouvoir torpiller cette levée de l'excommunication. Profitant des âneries débitées par un Mgr Williamson, qui leur fournissait un prétexte rêvé sur un plateau, il n'y avait plus qu'à attendre le communiqué du Vatican annnoncant la levée afin de refermer le piège. Mais plus j'y réfléchis, plus j'estime que Mgr Williamson n'était qu'un prétexte, n'importe quoi aurait été utilisé pour discréditer cette action, même si je reconnais que l'évêque a fait très fort.

Donc, dans cette histoire, ce n'est pas tant la fraternité St Pie X, qui a l'habitude d'endosser le rôle du mouton noir, que le pape lui-même qui est visé.



PS: L'affaire du peuple déicide risque de revenir sur le devant de la scène. Rappelons que, pour l'Eglise Catholique, d'après le catéchisme du Concile de Trente, c'est le croyant lui-même qui est déicide.

Rédigé par Polydamas

Publié dans #Actualité

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L
A Dang : cher interlocuteur, le ton du paragraphe incriminé me semblait dépourvu de toute acrimonie. Si je n'ai pas été assez expressif, je vous rassure volontiers, et n'ajouterai qu'un mot. Comme disent les jeunes : lol.
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D
@L.Chéron : je me suis félicité un peu plus haut de la parfaite courtoisie qui a prévalu dans nos échanges. Je me permets donc d'insister sur le fait que, en dépit de mon opposition à vos thèses je ne vous ai pas considéré comme un comique et encore moins traité de comique. Si c'est l'impression que vosu avez, je me suis mal exprimé. J'ai utilisé cet adjectif pour qualifier l'un de vos exemples et non pas votre personne. Cette précision me semble importante pour que les débats consentis par notre hôte sur son blog restent à l'avenir, et sur d'autres sujets,  empreints de respect mutuel, comme entre nous je pense.
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L
J'en ai fini (si j'ose dire... et sans rancune) avec Dang mais, revenant sur mes pas, je réponds bien volontiers à Vhp sur le trottoir. Polydamas épand déjà la sciure, et les chaises sont sur les tables, mais après tout, je ne me formaliserai pas d'être traité de "rigolo", après que le précédent interlocuteur m'eut trouvé "comique".Vous n'avez pas lu attentivement cette discussion. D'abord, vous me prêtez trop en me créditant d'avoir ici exposé une "thèse". Je me suis contenté d'avancer quelques arguments (souvent fragmentaires et à titre d'exemples).Par ailleurs, le "caractère intentionnel" (ou non)  "du génocide" a été argumenté (incomplètement certes). De même sur les chiffres. Ensuite, si je n'ai gère évoqué les chambres à gaz, c'est tout simplement parce que je ne faisais que répondre aux propos de Dang, et que celui-ci n'en parlait pas explicitement. La question est passionnante, et ma foi je ne suis pas trop ignorant des mystérieux crématoires d'Auschwitz-Birkenau, ni des "chambres à gaz" fantomatiques des autres camps "polonais". Mais vous aurez compris que j'estime m'être assez abondamment exprimé ici pour ne plus insister d'avantage. La "loi Gayssot a bon dos" ? Non. En revanche, moi, je n'ai pas les reins assez solides pour affronter le coeur léger la XVIIe chambre correctionnelle. Vous jugez le décret "inique". Mais, adversaire de la loi "inique", néanmoins vous aussi pensez sans doute que son abolition ne "changerait pas grand chose" au tableau du drame des juifs européens. Il faudra bien qu'un jour on m'explique ce nouveau "mystère d'iniquité".Je ne sais comment interpréter votre propos final. Dans le doute, je ne le commente pas.
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V
@ L. Chéron : Y'a un truc qu'y est marrant dans votre argumentation. C'est qu'il n'y a pas le début d'un argument concernant le coeur de votre thèse (négation ou réduction du génocide juif, du caractère intentionnel du génocide ou de l'utilisation massive des chambres à gaz). Je signale juste ça comme ça, en passant. C'est rigolo... La loi Gayssot (inique au passage) à bon dos.Vhpqui n'a pas l'intention de s'étendre sur un sujet aussi puant.
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L
Dang :Vous me faites trop d’honneur, mais vous-mêmes êtes expert en l’art d’extraire tel élément de mon argumentation pour lui faire dire, isolé de son ensemble, ce qu’il ne disait pas (Rassinier, les femmes tondues...). Mais surtout, notre discussion risque, sans grand intérêt, de se prolonger sans fin. A chacune de mes explications, vous pourrez toujours répliquer en exhibant un nouveau spécimen tiré du cabinet de curiosités tératologiques nazi. C’est comme dans la chanson québécoise, “et la tête ? et les ailes? et la queue ?...” Je vous en propose d’avance : les dos tatoués et l’abat-jour en “peau humaine” d’Ilse Koch, la “chienne de Buchenwald” (bien tourné !), et puis aussi, de même “provenance”, les têtes réduites, ces dernières, manifestement de ces fameux tzantzas d’Amérique latine, ou plus probablement des copies d’origine caucasienne très prisées des collectionneurs dans la première moitié du XXe siècle. Tout cela, notons le au passage, magistralement mis en images  cinématographiques (nous les avons tous vues) par les spécialistes US de la “syke war” (la “guerre psychologique”) secondés par Billy Wilder, le metteur en scène facétieux de l’inoubliable Certains l’aiment chaud. Mais oui. Nul doute, si l’Allemagne avait gagné la guerre, que des générations d’adolescents auraient été et seraient encore hypnotisées par les abominables images des crimes “judéo-ploutocrato-bolcheviques”. Après tout, les actualités nazies de l’hiver 44-45 avaient plutôt bien  commencé à exploiter les massacres commis par les soviétiques en Allemagne orientale. D'ailleurs, tout y est-il après tout véridique ? c’est à voir... mais brisons là, Polydamas a été bien patient de nous laisser son comptoir ouvert si longtemps. Il est l'heure de s'rentrer. Je vous laisse d’ailleurs le choix du dernier argument-massue qui me clouera net et définitif sur mon infamie immorale. L’orchestre de Birkenau accompagnant aux violons les malheureux entrant dans “la” Gaskammer ne ferait pas mal ; ou alors les alentours de Treblinka (à moins que ce ne fut Belzec) jonchés de chaussures d’enfants ? (très efficace, les enfants)... Vous trouverez bien. Franchement, les victimes des déportations raciales méritent mieux. Allez, bonsoir M’sieurs-Dames, les gosses et la bourgeoises m’attendent.<br /> Note : les instructeurs américains préposés à la reconstitution de police allemande, y compris les agents de la circulation, après 1945, est un fait authentique, et vanté par les actualités d’alors en zone US.
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