De l'impôt...

Publié le 18 Mai 2007

J'aime bien cette parabole fiscale...

Les réductions d'impôts en des termes que n'importe qui peut comprendre...

Supposons que, chaque jour, 10 potes sortent prendre quelques bières et que leur addition se monte à 100€.

 
S'ils payaient leur addition de la manière dont nous payons nos impôts, la répartition ressemblerait à ça :

* Les quatre premiers (les plus pauvres) ne paieraient rien.
* Le cinquième paierait 1€.
* Le sixième paierait 3€.
* Le septième paierait 7€.
* Le huitième paierait 12€.
* Le neuvième paierait 18€.
* Le dixième homme (le plus riche) paierait 59€.

C'est ce qu'ils décident de faire et sont ravis de cet arrangement jusqu'au jour où le barman leur dit : "Puisque vous êtes tous de si bons clients, je vais réduire le coût de votre addition quotidienne de 20€."

Le groupe décide de prolonger l'arrangement initial. Cela ne changerait rien pour les quatre premiers mais pour les six autres, les clients "payants". Comment s'assurer que chacun bénéficie équitablement de cette réduction ?

Ils calculent que 20€ divisé par six revient à 3,33€. Mais cela reviendrait à payer le cinquième et le sixième pour boire leurs bières ce que tous trouvent vraiment trop absurde....

Comme ils n'arrivent pas à se mettre d'accord, le barman leur propose de réduire lui-même l'addition de chacun afin que tous y gagnent :

* Les quatre premiers continuent à ne rien payer.
* Le cinquième, qui ne payait qu'un euro, rejoint les quatre premiers et ne paie plus rien (économie de 100 %).
* Le sixième paie désormais 2€ au lieu de 3€ (économie de 33 %).
* Le septième paie 5€ au lieu de 7€ (-28 %).
* Le huitième paie 9€ au lieu de 12€ (-25%).
* Le neuvième paie 14€ au lieu de 18€ (-22%).
* Le dixième paie 49€ au lieu de 59€ (-16%).

Ainsi chacun s'en tire mieux qu'avant (et oui, ils ne payent plus que 79 ! pas de ma faute si le barman est généreux).

Mais une fois en dehors du restaurant, ils commencent à comparer leurs économies respectives.

"J'ai seulement obtenu un euro d'économie sur 20, alors que n°10 en a obtenu 10", se plaint n°6.

"Ouais, c'est exact", hurle n°5. "Moi aussi je n'économise qu'un euro ! Il est totalement injuste que n°10 obtienne 10 fois plus que moi !"

"Ils ont raison", entonne n°7. "Pourquoi devrait-il récupérer 10 ? quand j'en récupère seulement 2 ! Ce sont toujours les riches qui profitent !"

"Attendez une minute !!!" ajoutent les quatre premiers à l'unisson. "Nous, nous n'avons rien obtenu du tout ! Le système exploite les pauvres !"

Les neuf mécontents entourent le dixième et lui cassent la figure.

La nuit suivante, le dixième homme ne vient pas au bar. Quand vient l'heure de payer, les autres découvrent qu'ils n'ont pas assez d'argent à eux tous pour payer ne serait-ce que la moitié de l'addition !


Et c'est ainsi que notre système fiscal fonctionne : ceux qui paient le plus d'impôts bénéficient automatiquement d'une réduction d'impôts plus importante.

 
Taxez les trop, attaquez-les et ils décideront peut-être tout simplement de ne plus rincer les autres.



Rédigé par Polydamas

Publié dans #Finance

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T
Il me semble juste que les paraboles doivent être comprises de tous.A mon humble avis, ceux à qui elle est destinée aimerait pouvoir seulement  y réfléchir...
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D
Cette parabole est assez plaisante en effet.
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M
Reste encore à voir si les plus riches sont ceux qui payent réellement le plus, proportionnellement à leurs revenus.<br /> <br /> Ensuite, reste à voir que celui qui à les moitiés d'offrir à boire à tout le monde n'est sans doute pas malheureux si on lui demande de contribuer plus.<br /> <br /> Est à l'oeuvre là le principe de solidarité, qu'un chrétien se souvenant du bon samaritain devrait facilement saisir.<br /> <br /> Finalement, lorsqu'un individu est si manifestement plus riche que les autres, peut-être faut-il s'intéresser aux raisons sociales de cet écart. Le talent ne saurait expliquer des disparités qui font que les uns mangent du riz toute l'année alors que d'autres vivent dans une opulence démente. Certainement pas lorsque ces autres sont les employeurs des premiers, encore moins lorsque ces autres sont les ex-employeurs des premiers, ayant préféré des mains chinoises pour avoir une entreprise générant plus de profit, insatisfait d'une entreprise simplement rentable.
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P
Oui et non....Parceque le capitalisme n'est pas un jeu à somme nulle. C'est justement la grande force de la vision marxiste d'avoir imposé ce schéma. Ce n'est pas un jeu à somme nulle car on oublie l'importance du temps et donc de la croissance, et de la possibilité offerte à chacun de gagner davantage. Prenons les deux premières fortunes mondiales, Bill Gates et Warren Buffett. L'un a fait fortune en gagnant, ou plutôt en conquérant, un monopole sur un marché embryonnaire, devenant donc incontournable. Un nouveau besoin a crée une nouvelle industrie, créant de nouveaux emplois, tout en créant des gains de productivité gigantesques, le tout s'auto-alimentant. Il est clair que l'ordinateur a signé le chômage de très nombreuses secrétaires. Mais grace à la formation, celles-ci ont pu s'adapter à ces nouveaux besoins. D'où l'importance clé de la formation pour recycler tous les individus en marge de l'emploi.Quant au second, il a bénéficié de la formidable santé des marchés financiers tout au long de ces 50 dernières années en investissant son capital dans des entreprises du Dow Jones. La durée et la croissance ont fait le reste, à cause de la magie des intérêts composés.Je ne suis pas du tout opposé à la solidarité, loin de là, mais je crois aussi beaucoup dans l'initiative individuelle, donc dans la formation...