Eléments à charge contre les organisations anti-racistes
Publié le 25 Novembre 2006
L'affaire des skinheads du Parc des Princes est intéressante à plus d'un titre.
Rappelons les faits.
Dans des circonstances qui restent à éclaircir, des skinheads du PSG s'en prennent à un supporter israelien. Un policier antillais en civil, tentant de le défendre est malheureusement entouré et contraint de se servir de son arme, tuant une personne et en blessant une autre.
Il va s'en dire que les skinheads doivent être jugés avec la plus grande sévérité, si tant est que les faits sont confirmés, puisqu'ils bénéficient, jusqu'à preuve du contraire, de la présomption d'innocence. Cependant, il est intéressant de noter les différentes réactions à ce sujet. A noter que tous les journaux signalent les cris de "Le Pen président", tant mieux si ça peut faire baisser le score du FN, c'est toujours bon à prendre, alors que le FN, rappelons-le, est considéré comme un gauchiste par ces activistes.
Agissant en légitime défense, le policier a probablement bien fait (d'ailleurs, si il avait été équipé de Taser, dont Besancenot ne veut pas, la victime serait encore vivante). Il est soutenu par tous ses collègues, chose que je trouve normale.
Le PSG s'est fendu d'un communiqué où il présente ses condoléances à la famille du supporter, chose qui ne me paraît pas particulièrement déplacée. Le club affirme également que le président du PSG va rencontrer Sarkozy pour évoquer le problème des supporters. Et bien, SOS Racisme a eu l'indécence de se sentir scandalisé par ces condoléances alors que l'enquête n'est pas encore close. Si je comprends bien ce que veut dire SOS Racisme, la lutte contre le racisme est plus importante que le respect du à un mort, fût-il un skinhead.
Sous-entendu, ce crevard n'a eu que ce qu'il méritait.
Et moi qui croyais naïvement que ces gens étaient contre la peine de mort.
Mais si un gamin des banlieues se fait tuer dans des conditions similaires, on imagine aisément que la responsabilité de la police sera immédiatement mise en cause par cette organisation, comme cela a déjà été maintes fois le cas par le passé, et qu'on appellera à la mobilisation de chacun contre le racisme des policiers.
Pour SOS Racisme, il y a clairement les bonnes et les mauvaises victimes. Si vous avez le tort d'être blanc, n'attendez pas d'aide de leur part, et ce, même si vous êtes en état de légitime défense. Je ne crois pas les avoir entendu sur l'affaire Dahan, du nom du commerçant s'étant défendu contre des agresseurs (il est possible que je me trompe, si vous avez un lien, je suis preneur).
Ah, au fait, vous savez comment s'appelle le blessé grave?
Mounir Bouchaer, il semblerait que ce soit un maghrébin.
Un policier antillais qui blesse un maghrébin et tue un blanc, pour protéger un juif, ça fleure bon le conflit de minorités, sans parler de guerre civile avant l'heure.
SOS Racisme a demandé l'interdiction des groupes skinheads. Ca me paraît être une bonne idée, si les Red Skins (skins communistes) et leurs groupes d'action le sont également.
Il y a deux jours a été publié une tribune de deux membres du comité central de la Ligue des Droits de l'Homme expliquant leurs raisons de leur départ de l'organisation.
On en apprend de belles sur la LDH:
Combien de fois n'avons-nous pas entendu dans son comité central des proclamations suspicieuses, hostiles à d'autres organisations de défense des droits de l'homme : la Licra, SOS-Racisme, Ni putes ni soumises, systématiquement taxées de communautaristes. Si la Ligue des droits de l'homme ne voit plus d'inconvénients aujourd'hui au dialogue avec l'extrémisme islamiste, elle se refuse à le pratiquer avec des organisations dont l'identité même est le combat antiraciste. La place qu'elles accordent à la lutte contre l'antisémitisme, à l'absence de complaisance vis-à-vis de l'islamisme, suffirait donc à en faire des adversaires.
Mais encore:
Et enfin:
Mais la goutte d'eau qui a fait déborder le vase de nos désaccords concerne l'affaire Redeker. Au lieu de défendre avant tout la liberté d'expression d'un philosophe menacé de mort pour avoir critiqué l'islam, la Ligue a d'abord fait état de son rejet d'"idées nauséabondes", avant de concéder : "Quoi que l'on pense des écrits de M. Redeker, rien ne justifie qu'il subisse un tel traitement..." Mais l'ambiguïté et la timidité de ce soutien s'accommodent mal avec l'intransigeance qu'exige le combat pour la liberté d'expression. La Ligue a également refusé d'évoquer le nom de Salman Rushdie pour faire comprendre la situation de Robert Redeker, car elle estime que le fait d'être menacé par des organisations terroristes et non pas par des Etats change du tout au tout la perspective. Pourtant, tous les observateurs sérieux s'accordent à dire que le terrorisme islamiste fonctionne désormais principalement en dehors des Etats. Et d'oublier évidemment le sort que d'autres islamistes firent subir au cinéaste Theo Van Gogh, assassiné pour ses idées "nauséabondes".
Sans distance à l'égard du mouvement social, trop souvent ambiguë ou même compromise à l'égard d'un intégrisme islamiste dangereux, et en recul sur la lutte contre l'antisémitisme ou la défense de la liberté d'expression, la Ligue a perdu sa légitimité d'autorité morale de la République. Depuis longtemps, elle n'est plus l'organisation conçue pour défendre Dreyfus. Jusqu'à aujourd'hui, nous pensions que, association pluraliste, elle pourrait, malgré sa dérive, entendre une minorité à laquelle nous participions depuis des années. Mais cette dérive continue sans garde-fous. Il ne nous reste plus qu'à la quitter.
Je me doute bien que les auteurs ont quelques comptes à régler avec leurs anciens amis, mais le texte me paraît suffisamment clair sur la partialité, les préjugés et les discours culpabilisateurs de la LDH.
Quand ils ne défendent pas à tout va les droits des clandestins, en les faisant passer, comme le faisait justement remarquer Dieudonné, devant n'importe quel autre Français, ils poursuivent Villiers en justice avant de se désister, ils se font traiter de "connards" par Brighelli pour leur rôle dans l'affaire Redecker, ou même s'évertuent à exiger le retrait des dictionnaires Petit Robert, pour leur définition du mot "colonisation".
Je sais pas pour vous, mais pour moi, ça commence à faire beaucoup.
Comprennent-ils, pour parodier une star des sondages, qu'en voilà assez de ces organisations qui nous disent ce qu'il faut penser et attaquent toutes les institutions alors qu'elles n'hésitent pas une seconde à camoufler les sentiments antisémites ou racistes de ceux qu'ils défendent? Connaissent-ils le principe de non-contradiction ou serait-ce trop leur demander?
Se rendent ils compte de la haine qu'ils créent uniquement par leur appels vindicatifs?
Se rendent-ils compte qu'à force d'humilier, d'exiger la repentance, ils créent exactement ce qu'ils ne veulent pas?
Connaissent-ils cet esprit de contradiction si implanté dans l'esprit des Français, qui ne supportent pas qu'on leur dise quoi penser?
On connaît depuis longtemps le phénomène des prédictions auto-réalisatrices.
Et bien, les organisations anti-racistes, à force de vouloir traquer le racisme partout où il se trouve, et surtout là où il ne se trouve pas, sont exactement en train de créer les conditions de création d'une haine pérenne entre les communautés.
Pas mal pour des gens qui prétendent lutter contre le racisme...
Et en plus, toutes ces associations sont payées par NOS impôts....
[EDIT: Lire le trés bon billet de Gai Luron sur la distinction entre un salaud par fonctions et un salaud en intentions]