Justice commémore Mai 68, à sa manière...
Publié le 9 Mai 2008
Voilà un clip très malsain (à éviter pour les personnes sensibles) du groupe de musique électronique Justice, intitulé "Stress", qui est sorti il y a peu. Façon de rappeler à tous les fêtards de
Mai 68, que ce qui se prépare dans nos banlieues est d'une autre ampleur que les émeutes de l'époque d'enfants de bourgeois.
Bien que je n'accorderais pas le statut d'oeuvre d'art à ce film, je trouve que David Abiker a tout dit ou presque, même si je ne vois pas pourquoi on irait chercher une explication, la haine née du ressentiment n'a pas grand besoin d'être decryptée.
Pendant que nos commémorons mai 68 à grand renfort de bougies et de cartes postales, le groupe Justice célèbre les révoltes d’aujourd’hui et de demain en nous balançant une descente
ultra-violente de banlieusards à Paris sur un tempo aussi anxiogène que des coups de marteau sur la tête. Et bien sûr, je ne sais plus où donner de la tête entre nostalgie et Stress, le titre de l'oeuvre. Pourtant la nostalgie c’est agréable. On se repasse en boucle les images des
événements de mai. Malgré les CRS et la violence, ces jeunes sur les images d’archives en noir et blanc ont de quoi séduire. Il y a chez eux de la gaité, le surgissement d’une émancipation, des
minijupes et des lendemains qui chantent.
C’est exactement le contraire de la mise en scène proposée par Romain Gavras, le réalisateur du clip de Justice. Ici les minijupes n’ont qu’à bien se tenir, les utopies sont mortes, les slogans ne sont plus que des tags et le noir et blanc n’a pas le même charme : c’est celui de l’opposition ethnique qui ronge certaines cités. Out les soixantehuitards voici venu le temps des émeutards, cette bande de voyous aux blousons noirs ornés d'une croix sont les évangélistes fous de la violence. Et bien sûr, ils ne suscitent aucune nostalgie, rien à voir avec la révolte douce de mai. Cette foix-ci c'est du brut. Pourtant, à choisir, je préfère qu’on s’arrache les cheveux sur la vidéo de justice. C’est ça qu’il faut décortiquer, c’est ça qu’il faut regarder encore et encore.
40 ans après, mai 68 a tout dit et on a tout compris. Plus la peine d’insister. Le clip de justice, en revanche, nous parle des révolutions qui sont devant nous. Il le fait à sa façon, avec une crudité gratuite et cette dose d'inconscience et d’ambigüité qui fait pour moi une oeuvre d'art, une ambigüité qui questionne et effraie, une ambigüité dans laquelle on n’a pas fini de se noyer en essayant de comprendre.
C’est exactement le contraire de la mise en scène proposée par Romain Gavras, le réalisateur du clip de Justice. Ici les minijupes n’ont qu’à bien se tenir, les utopies sont mortes, les slogans ne sont plus que des tags et le noir et blanc n’a pas le même charme : c’est celui de l’opposition ethnique qui ronge certaines cités. Out les soixantehuitards voici venu le temps des émeutards, cette bande de voyous aux blousons noirs ornés d'une croix sont les évangélistes fous de la violence. Et bien sûr, ils ne suscitent aucune nostalgie, rien à voir avec la révolte douce de mai. Cette foix-ci c'est du brut. Pourtant, à choisir, je préfère qu’on s’arrache les cheveux sur la vidéo de justice. C’est ça qu’il faut décortiquer, c’est ça qu’il faut regarder encore et encore.
40 ans après, mai 68 a tout dit et on a tout compris. Plus la peine d’insister. Le clip de justice, en revanche, nous parle des révolutions qui sont devant nous. Il le fait à sa façon, avec une crudité gratuite et cette dose d'inconscience et d’ambigüité qui fait pour moi une oeuvre d'art, une ambigüité qui questionne et effraie, une ambigüité dans laquelle on n’a pas fini de se noyer en essayant de comprendre.
Et pendant ce temps-là, que nous disent des politiques représentatifs de certaines banlieues ? Qu'ils refusent toute assimilation et toute intégration (ça aurait été des gens d'extrême droite, on parlerait de leur regards de haine, et du mépris de leur discours) dans cette république raciste et colonialiste, en bref, ils ne sont pas loin de justifier la vidéo vue plus haut...
Ça nous promet du bon temps...
PS: Un grand coup de chapeau à Thibaud d'E-Deo, c'est du très beau boulot.