Les évêques en accusation.
Publié le 12 Juillet 2007
Alors que Koz me fait l'insigne honneur de citer l'un de mes commentaires à sa première réaction concernant le Motu Proprio, je trouve sur le blog de Greg, avec lequel j'ai eu de solides
discussions à propos du rit tridentin par le passé, un texte d'une association de défense de la liturgie selon le nouveau missel, qui stigmatise le rôle des évêques.
J'ai eu l'occasion de discuter également avec Denis Crouan, qui était, à l'époque, en désaccord complet avec ma position. Et pourtant, cela ne nous empêche pas de partager le même diagnostic sur la liturgie en France.
J'ai eu l'occasion de discuter également avec Denis Crouan, qui était, à l'époque, en désaccord complet avec ma position. Et pourtant, cela ne nous empêche pas de partager le même diagnostic sur la liturgie en France.
La messe dite “de S. Pie V” dont vous ne vouliez plus entendre parler depuis plus de 40 ans va être officiellement de retour. Le Motu proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, que vous ne
souhaitiez pas, va être publié et devra être appliqué.
Vous voici donc obligés de gérer une situation liturgique nouvelle et inattendue que vous avez toujours refusé de voir venir mais qui, si l’on analyse les choses avec objectivité, apparaît nettement comme étant le résultat de votre volonté de ne pas respecter ni faire respecter, dans la quasi totalité des paroisses de France, les normes liturgiques issues de Vatican II.
Pourtant, l’obligation de s’en tenir à ces normes a été rappelée à de nombreuses reprises par les Souverains Pontifes: par Paul VI demandant expressément de cesser les expériences liturgiques; par Jean-Paul II (Vicesimus quintus annus, Ecclesia de Eucharistia, Mane nobiscum) vous demandant d’“extirper les abus” dans les célébrations liturgiques; par Benoît XVI (Sacramentum Caritatis) demandant de mettre enfin en oeuvre le missel romain sans le trahir; par le Cardinal Arinze enfin, rappelant, dans un discours prononcé à Paris que vous vous êtes empressés de passer sous silence, les principes essentiels de l’ars celebrandi. La situation que vous allez être désormais obligés de gérer, est donc l’aboutissement de longues dérives, de désobéissances répétées, qui vous ont été régulièrement signalées - à vous-mêmes ou à vos prédécesseurs - et face auxquelles vous n’avez gardé qu’un silence de complaisance “collégiale” quand vous ne manifestiez pas votre approbation.
Dans les séminaires, dont vous étiez les premiers et les seuls responsables, il fut interdit de respecter la liturgie de l’Eglise: il fallait, sous votre autorité, favoriser les expériences liturgiques et les célébrations aléatoires (oraisons improvisées, prières eucharistiques bricolées, chant à l’idéologie marquée... etc.), comme l’attestent de nombreuses publications munies de l’imprimatur de tel ou tel d’entre vous. Dans les paroisses, vous avez donné les pleins pouvoirs à des équipes de laïcs chargées d’imaginer des célébrations proprement infantilisantes et décalées qui, disiez-vous, plaisaient aux fidèles.
Vos séminaires se sont vidés et vos églises ont été désertées. On vous a alors entendu répéter, comme pour sauver la face, que si les assemblées dominicales avaient perdu des fidèles, elles avaient en revanche gagné en qualité... Les chiffres attestent qu’il n’y plus, aujourd’hui, ni le nombre ni la qualité.
Voyant que vos initiatives pastorales partaient à la dérive, les fidèles se sont adressés à vous pour demander qu’il ne soit rien ajouté, enlevé ou retranché à la liturgie de l’Eglise (cf. Sacrosanctum Concilium, n° 22). Vous avez généralement très mal accueilli ces fidèles, allant jusqu’à leur reprocher d’être des “intégristes” opposés à Vatican II. Il vous est même arrivé d’interdire à vos propres prêtres qui se montraient trop respectueux de la liturgie de l’Eglise, de célébrer l’Eucharistie en public: “Ils n’ont qu’à concélébrer avec les autres prêtres du secteur ou bien rester chez eux”, disiez-vous avec un sens pastoral qui ne vous fait guère honneur.
Vous héritez aujourd’hui d’une situation liturgique qui ne vous satisfait pas, mais dont vous êtes les premiers et les seuls responsables. Dans cette situation se trouve désormais une forme “extraordinaire” du rite romain que nous savons parfaitement respectée par les fidèles qui y sont attachés, et une forme “ordinaire” du même rite qui, plus de 40 ans après Vatican II, n’existe toujours pas - contrairement à ce que vous prétendez - dans les paroisses placées sous votre responsabilité.
Cette situation ne saurait se prolonger davantage. Aussi voulons-nous à présent que cette forme “ordinaire” du rite romain soit, elle aussi, parfaitement respectée dans toutes les paroisses, et ce dans la droite ligne fixée par notre Saint-Père le pape Benoît XVI.
Désormais, il ne devrait donc plus vous être possible de poursuivre ce que vous avez entrepris jusqu’ici sur le plan de la liturgie et qui signe un échec patent de vos orientations pastorales. Nous vous demandons donc, avec le plus grand respect mais aussi la plus ferme insistance, de faire en sorte:
- que la forme “ordinaire” du rite romain soit célébré dans un respect inconditionnel du missel officiel, tant sous son expression française que sous son expression latine si une demande est faite dans ce sens;
- que cette forme “ordinaire” du rite romain soit célébré avec une dignité identique à celle qui caractérise les célébrations de la forme "extraordinaire";
- que la formation liturgique des futurs prêtres soit assurée conformément à la Constitution Sacrosanctum Concilium (cf. n° 16, 17, 18);
- que les pouvoirs des équipes liturgiques soient limités à la seule préparation matérielle des célébrations, selon les normes en vigueur et pour alléger la charge des prêtres;
- que soient abrogés les rôles liturgiques usurpés par certains fidèles laïcs (animation liturgique, distribution de la communion... etc.) et ce dans le respect de Christifideles laici;
- que le chant grégorien retrouve sa vraie place grâce au soutien de prêtres véritablement formés et à l’aide de maîtres de choeurs dont les compétences sont reconnues.
“Nous avons besoin d’un nouveau mouvement liturgique, qui donne le jour au véritable héritage de Vatican II”, écrivait le Cardinal Ratzinger (cf. Ma Vie, souvenirs Fayard, 1998). Ce “nouveau mouvement liturgique”, nous vous demandons expressément de le lancer dès maintenant. C’est sur un tel chantier que nous tenons à nous engager à vos côtés “pour la gloire de Dieu et le salut du monde”.
Denis CROUAN, Président de PRO LITURGIA dr en théologie catholique
Vous voici donc obligés de gérer une situation liturgique nouvelle et inattendue que vous avez toujours refusé de voir venir mais qui, si l’on analyse les choses avec objectivité, apparaît nettement comme étant le résultat de votre volonté de ne pas respecter ni faire respecter, dans la quasi totalité des paroisses de France, les normes liturgiques issues de Vatican II.
Pourtant, l’obligation de s’en tenir à ces normes a été rappelée à de nombreuses reprises par les Souverains Pontifes: par Paul VI demandant expressément de cesser les expériences liturgiques; par Jean-Paul II (Vicesimus quintus annus, Ecclesia de Eucharistia, Mane nobiscum) vous demandant d’“extirper les abus” dans les célébrations liturgiques; par Benoît XVI (Sacramentum Caritatis) demandant de mettre enfin en oeuvre le missel romain sans le trahir; par le Cardinal Arinze enfin, rappelant, dans un discours prononcé à Paris que vous vous êtes empressés de passer sous silence, les principes essentiels de l’ars celebrandi. La situation que vous allez être désormais obligés de gérer, est donc l’aboutissement de longues dérives, de désobéissances répétées, qui vous ont été régulièrement signalées - à vous-mêmes ou à vos prédécesseurs - et face auxquelles vous n’avez gardé qu’un silence de complaisance “collégiale” quand vous ne manifestiez pas votre approbation.
Dans les séminaires, dont vous étiez les premiers et les seuls responsables, il fut interdit de respecter la liturgie de l’Eglise: il fallait, sous votre autorité, favoriser les expériences liturgiques et les célébrations aléatoires (oraisons improvisées, prières eucharistiques bricolées, chant à l’idéologie marquée... etc.), comme l’attestent de nombreuses publications munies de l’imprimatur de tel ou tel d’entre vous. Dans les paroisses, vous avez donné les pleins pouvoirs à des équipes de laïcs chargées d’imaginer des célébrations proprement infantilisantes et décalées qui, disiez-vous, plaisaient aux fidèles.
Vos séminaires se sont vidés et vos églises ont été désertées. On vous a alors entendu répéter, comme pour sauver la face, que si les assemblées dominicales avaient perdu des fidèles, elles avaient en revanche gagné en qualité... Les chiffres attestent qu’il n’y plus, aujourd’hui, ni le nombre ni la qualité.
Voyant que vos initiatives pastorales partaient à la dérive, les fidèles se sont adressés à vous pour demander qu’il ne soit rien ajouté, enlevé ou retranché à la liturgie de l’Eglise (cf. Sacrosanctum Concilium, n° 22). Vous avez généralement très mal accueilli ces fidèles, allant jusqu’à leur reprocher d’être des “intégristes” opposés à Vatican II. Il vous est même arrivé d’interdire à vos propres prêtres qui se montraient trop respectueux de la liturgie de l’Eglise, de célébrer l’Eucharistie en public: “Ils n’ont qu’à concélébrer avec les autres prêtres du secteur ou bien rester chez eux”, disiez-vous avec un sens pastoral qui ne vous fait guère honneur.
Vous héritez aujourd’hui d’une situation liturgique qui ne vous satisfait pas, mais dont vous êtes les premiers et les seuls responsables. Dans cette situation se trouve désormais une forme “extraordinaire” du rite romain que nous savons parfaitement respectée par les fidèles qui y sont attachés, et une forme “ordinaire” du même rite qui, plus de 40 ans après Vatican II, n’existe toujours pas - contrairement à ce que vous prétendez - dans les paroisses placées sous votre responsabilité.
Cette situation ne saurait se prolonger davantage. Aussi voulons-nous à présent que cette forme “ordinaire” du rite romain soit, elle aussi, parfaitement respectée dans toutes les paroisses, et ce dans la droite ligne fixée par notre Saint-Père le pape Benoît XVI.
Désormais, il ne devrait donc plus vous être possible de poursuivre ce que vous avez entrepris jusqu’ici sur le plan de la liturgie et qui signe un échec patent de vos orientations pastorales. Nous vous demandons donc, avec le plus grand respect mais aussi la plus ferme insistance, de faire en sorte:
- que la forme “ordinaire” du rite romain soit célébré dans un respect inconditionnel du missel officiel, tant sous son expression française que sous son expression latine si une demande est faite dans ce sens;
- que cette forme “ordinaire” du rite romain soit célébré avec une dignité identique à celle qui caractérise les célébrations de la forme "extraordinaire";
- que la formation liturgique des futurs prêtres soit assurée conformément à la Constitution Sacrosanctum Concilium (cf. n° 16, 17, 18);
- que les pouvoirs des équipes liturgiques soient limités à la seule préparation matérielle des célébrations, selon les normes en vigueur et pour alléger la charge des prêtres;
- que soient abrogés les rôles liturgiques usurpés par certains fidèles laïcs (animation liturgique, distribution de la communion... etc.) et ce dans le respect de Christifideles laici;
- que le chant grégorien retrouve sa vraie place grâce au soutien de prêtres véritablement formés et à l’aide de maîtres de choeurs dont les compétences sont reconnues.
“Nous avons besoin d’un nouveau mouvement liturgique, qui donne le jour au véritable héritage de Vatican II”, écrivait le Cardinal Ratzinger (cf. Ma Vie, souvenirs Fayard, 1998). Ce “nouveau mouvement liturgique”, nous vous demandons expressément de le lancer dès maintenant. C’est sur un tel chantier que nous tenons à nous engager à vos côtés “pour la gloire de Dieu et le salut du monde”.
Denis CROUAN, Président de PRO LITURGIA dr en théologie catholique