Admiratif
Publié le 12 Mai 2006
Je suis complétement séduit et étonné par ce phrasé que je n'ai trouvé nulle part ailleurs. Ce chef d'oeuvre d'ironie et d'humour appartient à Gaby Nasr, chroniqueur au journal maronite que j'ai cité précedemment, l'Orient le Jour. Pour ceux que ça intéresse, toutes ses chroniques sont disponibles sur le site du journal, tous les Vendredis. Le problème est qu'elle ne reste sur le site qu'une journée. Ayant quelques archives de ses chroniques, je pense en poster quelques unes lorsque la morosité sera par trop présente.
Si vous avez lu mon billet précédent sur le Liban, vous savez qu'il y a eu des manifestations dont le pretexte est la "contractualisation des services publics".
Je vous laisse apprécier sa prose:
(Di)gestions d'entreprise
Depuis la manif de mercredi, on est désormais fixé : les experts de la
Banque mondiale, de
à l’œil par un Premier ministre au rictus oblique, lui-même commandé
par un benêt barbichu assis sur son tas de fric. Que nous l’ont-ils pas
dit plus tôt, les confettis citron vert et jaune avec un zeste d’orange?
Les idées lumineuses de cette corbeille d’agrumes se résument aux
points suivants :
publique. Donc : oui à la mauvaise graisse des dizaines de milliers de
fonctionnaires, payés au lance-pierre, mais enrichis par les prébendes
des copains et des coquins.
2) Non aux privatisations synonymes de «
haririsation ». Donc : oui aux officines poubelles (Eau, Électricité,
Téléphone) transformées en bureaux de placement communautaires… que
l’État finira de toute façon par vendre
3) Non aux extensions d’horaire. Donc : oui aux privilèges des « droits acquis »,
de l’absentéisme, du café et de la sieste aux heures de production.
L’histoirede l’économie libérale est jalonnée de noms prestigieux : Adam Smith,
Carl Menger, Stanley Jevons, Friedrich von Hayek. Alors pourquoi pas,
Nabih Berry, Hassan Nasrallah, Khaled Hdadé et Michel Aoun…
On se réjouit de penser ainsi que, place Riad el-Solh mercredi, il y avait
250 000 spécialistes en économie, finances, gestion budgétaire et
administrative. Un bonheur de voir aussi que réverbères, magasins et
immeubles du centre-ville sont restés intacts. Merci, merci, et mille
génuflexions.
Pour le reste, tout est bien qui finit bien. Les
réformes imposées par l’Occident décadent ne passeront pas. Beyrouth I
non plus. Ce n’est que plus tard, quand la dette atteindra 80
milliards, quand le pain, le sucre, le riz et l’essence seront
introuvables, que les cocus du 10 mai se résoudront sans doute à
avaler, non pas une couleuvre (Natrix maura,
constrictor imperator,
Je vous promets que je guette ses articles sur les politiques français. Ca risque d'être assez croustillant....
Et vous, que pensez-vous de ce style?