Alexandre Soljenitsyne est décédé
Publié le 3 Août 2008
/http%3A%2F%2Fupload.wikimedia.org%2Fwikipedia%2Fcommons%2Fthumb%2Fa%2Fa2%2FSolzhenitsyn.jpg%2F180px-Solzhenitsyn.jpg)
Pour quiconque l'a lu, l'Archipel du Goulag ne peut laisser indifférent. Imposant, encyclopédique, ce livre explicite toute la chaine communiste, de la chasse aux opposants à l'extermination par le goulag, en passant par les méthodes de torture. Tout y est passé au peigne fin. Communiste lui-même au début de sa vie, il a le malheur, après la guerre de critiquer un peu trop les méthodes staliniennes. Il est déporté au goulag, où il rédige le début de ses oeuvres.
Il faut lire sa fiche Wikipedia qui résume ce que fut sa vie, digne d'un roman à elle seule:
Il fut lui-même condamné en 1945 à 8 ans de prison dans les camps de travail pour activité contre-révolutionnaire, après avoir entretenu une correspondance critique à l'égard des politiques
staliniennes[ Selon Soljenitsyne, la guerre avec l’Allemagne nazie au cours de la Seconde Guerre mondiale aurait pu être évitée si le gouvernement soviétique avait trouvé un compromis avec
Hitler. Soljenitsyne accusa le gouvernement soviétique et Joseph Staline d’avoir été plus responsable qu’Hitler des terribles conséquences de la guerre sur le peuple soviétique. Il fut condamné à
l’époque comme traître. À sa sortie du camp en 1953, il est envoyé en exil perpétuel au Kazakhstan. Il est réhabilité en 1956 et s'installe à Riazan où il enseigne les sciences physiques.
C'est son ouvrage Une journée d'Ivan Denissovitch, publié en 1962 dans la revue soviétique Novi Mir, grâce à l'autorisation de Nikita Khrouchtchev en personne, qui lui acquiert une renommée internationale. Cependant, trois ans après, il lui est impossible de publier quoi que ce soit en URSS et ses romans Le Premier Cercle et Le Pavillon des Cancéreux, ainsi que le premier tome de son épopée historique La Roue rouge, paraissent en Occident où il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1970, récompense qu'il ne pourra percevoir que quatre ans plus tard après avoir été expulsé d'URSS. Il n'a en effet pas pu se rendre à Stockholm de peur d'être déchu de sa nationalité soviétique, le gouvernement suédois ayant refusé de lui transmettre le prix à son ambassade de Moscou. Sa vie devient une conspiration permanente pour voler le droit d’écrire en dépit de la surveillance de plus en plus assidue du KGB. Une partie de ses archives est saisie chez un de ses amis en septembre 1965, et il manque d'être assassiné en août 1971 (par un « parapluie bulgare »). Une de ses plus proches collaboratrices a échappé de justesse à un étranglement et un accident de voiture. En décembre 1973, paraît à Paris (en version russe) L'Archipel du Goulag où il expose le système concentrationnaire soviétique du Goulag, qu'il a vécu de l'intérieur, et la nature totalitaire du régime staliniste. Écrit entre 1958 et 1967 sur de minuscules feuilles de papier enterrées une à une dans des jardins amis, une copie avait été envoyée en Occident pour échapper à la censure. Il décida sa publication après qu'une de ses aides fut retrouvée pendue : elle avait avoué au KGB la cachette où se trouvait un exemplaire de l’œuvre. Cette publication lui vaut d'être déchu de sa citoyenneté et d'être expulsé d’Union Soviétique en février 1974.
C'est son ouvrage Une journée d'Ivan Denissovitch, publié en 1962 dans la revue soviétique Novi Mir, grâce à l'autorisation de Nikita Khrouchtchev en personne, qui lui acquiert une renommée internationale. Cependant, trois ans après, il lui est impossible de publier quoi que ce soit en URSS et ses romans Le Premier Cercle et Le Pavillon des Cancéreux, ainsi que le premier tome de son épopée historique La Roue rouge, paraissent en Occident où il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1970, récompense qu'il ne pourra percevoir que quatre ans plus tard après avoir été expulsé d'URSS. Il n'a en effet pas pu se rendre à Stockholm de peur d'être déchu de sa nationalité soviétique, le gouvernement suédois ayant refusé de lui transmettre le prix à son ambassade de Moscou. Sa vie devient une conspiration permanente pour voler le droit d’écrire en dépit de la surveillance de plus en plus assidue du KGB. Une partie de ses archives est saisie chez un de ses amis en septembre 1965, et il manque d'être assassiné en août 1971 (par un « parapluie bulgare »). Une de ses plus proches collaboratrices a échappé de justesse à un étranglement et un accident de voiture. En décembre 1973, paraît à Paris (en version russe) L'Archipel du Goulag où il expose le système concentrationnaire soviétique du Goulag, qu'il a vécu de l'intérieur, et la nature totalitaire du régime staliniste. Écrit entre 1958 et 1967 sur de minuscules feuilles de papier enterrées une à une dans des jardins amis, une copie avait été envoyée en Occident pour échapper à la censure. Il décida sa publication après qu'une de ses aides fut retrouvée pendue : elle avait avoué au KGB la cachette où se trouvait un exemplaire de l’œuvre. Cette publication lui vaut d'être déchu de sa citoyenneté et d'être expulsé d’Union Soviétique en février 1974.
Son oeuvre a puissamment contribué à affaiblir le communisme en Europe, en redonnant la parole à la vérité. Bien sûr, avant on savait, on se doutait que ce n'était certainement pas la joie de l'autre côté du mur. Mais pas de manière aussi évidente, aussi lumineuse, aussi irréfutable, aussi impossible à contrer. Il y a clairement un avant et un après Soljenitsyne. Malgré les dénégations de toute sorte, les refus de voir la réalité en face, les violences, les pressions sans nombre, son oeuvre dénonce la triste réalité du système communiste. Un témoin sorti des entrailles de l'enfer, exposait froidement, méthodiquement, scientifiquement, ce qu'était le goulag, ce qu'étaient les horreurs communistes. Il n'y avait plus moyen de se cacher, de nier la réalité, de blablater sur les voyages organisés en URSS (voir ici l'accueil médiatique en Occident).
Impuissant à le contrer, le KGB a tout tenté pour l'intimider, publiant des ouvrages écrits par des anciens camarades de camp, par sa première femme, le discréditant. Car Soljenitsyne ne se contente pas d'abattre Staline, ce qu'il se contentait de faire dans ses premiers ouvrages, mais avec l'Archipel, c'est le communisme dans son ensemble, sous toutes ses formes, de Lénine à Khrouchtchev , qu'il démonte, point par point, et qu'il met en accusation. Mais rien n'y a fait, il a continué, envers et contre tout, son oeuvre salvatrice. C'est dire l'importance de l'homme, c'est dire si les pays libérés par la chute de l'URSS lui sont redevables.
Enfin, si Soljenitsyne a été un des artisans de la chute du communisme, il n'a pas non plus gardé le silence sur le matérialisme de la société occidentale et sur ses principaux travers que sont l'absence de Dieu et son manque de conscience morale. Il ne s'est pas privé de critiquer les sociétés modernes dans ce qu'elles ont de plus vil et de plus malsain, mais logiquement, sa parole à ce sujet, fut moins retentissante que sa lutte contre le communisme. On retiendra son geste pour la reconnaissance du massacre des Lucs lors de la guerre révolutionnaire en Vendée, où dans un célèbre discours, il avait mis sur le même plan terreur révolutionnaire et totalitarisme soviétique.
Un grand monsieur, un grand personnage dont la plume fait désormais partie de l'histoire, nous a quitté hier soir. Qu'il repose en paix.
PS: A voir, ce reportage sur sa vie, dont la conclusion est menée par BHL. Sans commentaires...
PS 2 : Des extraits de son discours à Harvard en 1978.
PS 3: Très bonne revue de presse d'ILYS par Il Sorpasso.