Du combat intérieur

Publié le 2 Novembre 2008


C'est tellement vrai.

Les âmes supérieures s'égorgent silencieusement et invisiblement elles-mêmes dans l'obscurité quasi-sépulcrale de leurs combats intérieurs. Il se livre là, dans cet atome vivant de leur coeur, de fières batailles, des batailles plus grandes qu'Arbelles et Austerlitz, où tombent des empires et se perdent des provinces, où décampent des multitudes et se signent parfois de honteux traités. Quels yeux de la terre seraient capables de contempler cette Cité des coeurs, où combattent d'un combat spirituel, sans repos ni trêve, la vraie vie et la vraie mort !

Léon Bloy, Propos d'un entrepreneur de démolitions.

Via Eymeric.

Rédigé par Polydamas

Publié dans #Littérature

Repost0
Commenter cet article
D
Les âmes supérieures sont précisément celles qui acceptent d'être petites pour laisser à la puissance de Dieu d'agir par elles. Seulement, cela n'exclut pas les combats, et loin de là! Mais sans Dieu, on est sûr de perdre la bataille... et avec Dieu, si on persévère, on est sûr de gagner!Par ailleurs, un cantique de Jean Racine qui décrit le combat intérieur est magnifique. Si quelqu'un le retrouve...
Répondre
M
...ah le doux cri du pharisien épinglé le soir au fond des bois...(la chasse au pharisien est ouverte toute l'année...)...il fait ouille ou aille ???  2 questions subsidiaires : 1 - le pharisien épinglé (comme le caporal également qualifié) peut-il être placé sous vitre comme les papillons...( il n'est peut être pas chatoyant mais plutôt genre papillon de nuit...) 2 - j'imagine qu'il faut désinfecter avec soin l'épingle...
Répondre
L
Ne pas confondre les "âmes supérieures" avec les élites visibles selon le monde. L'Esprit souffle dans les âmes de toute extraction sociale... C'est aussi le génie du christianisme, de non seulement savoir faire (comme le paganisme ?) des saints avec des héros, mais encore d'en tirer des obscurs et des sans grade. C'est, plus gravement encore, la communion du Verbe avec les plus basses misères humaines, car au fond, du point de vue païen, l'histoire du Galiléen n'est qu'un minable fait divers dont l'acteur principal, pauvre bougre égaré par ses illuminations, appelle au mieux un instant de pitié ; "folie pour les Gentils...", soit La vie de Bryan.Le propos de Mad Jurist me rappelle à cet égard deux anecdotes épinglant les pharisiens contemporains. Une formule amusante d'abord, selon laquelle Jésus-Christ, né dans la race de David, était non seulement fils de Dieu, mais "en plus" d'excellente famille ; et puis cet épisode imaginé par Anatole France (L'orme du mail ?) où - je cite de mémoire - un bon chanoine faisant humblement remarquer à son évêque un peu guindé qu'après tout Notre Seigneur n'avait pas répugné à fréquenter "les prostituées, les publicains etc...", le prélat réplique, rêveur : "Oui, certes, mais ce n'est pas ce qu'il a fait de mieux".
Répondre
M
...mouais...si "les premiers seront les derniers"...et "les prostituées et les publicains vous précèdent dans le Royaume de Dieu"...j'en connais des qui ont (peut-être) du soucis à se faire....(j'vais encore me faire des amis, je le sens ! )
Répondre
A
vous vous (nous ?) flattez ! ;-))
Répondre