Saint Projet bientôt fermé.
Publié le 4 Juin 2010
La machine administrative est en marche.
Les parents des collégiens de Saint-Projet à Bordeaux mis en demeure
Un second contrôle a amené les autorités à mettre en demeure les parents du collège d'inscrire leurs enfants dans un autre établissement. L'école primaire, elle, devrait poursuivre ses
activités.
L'Inspection académique a effectué un second contrôle à l'école Saint-Projet de Bordeaux le 7 mai dernier.
L'avertissement n'avait visiblement pas suffi. Les parents de la vingtaine d'élèves du collège Don Bosco Saint-Projet seront mis en demeure d'inscrire leurs enfants dans un autre établissement,
ont indiqué hier après-midi l'inspecteur d'académie André Mercier et le recteur Jean-Louis Nembrini lors d'un point presse.
L'établissement hors contrat lié à la paroisse traditionaliste Saint-Éloi et à l'Institut du Bon pasteur dirigé par le sulfureux abbé Laguérie s'était rendu célèbre suite à la diffusion le 27
avril sur France 2 d'un reportage en caméra cachée qui révélait des propos violemment antisémites, tenus par des enfants en salle d'étude. Le reportage mettait aussi en cause un professeur
d'histoire qui déclarait ne pas aborder la Shoah dans ses cours « parce qu'on en parle assez comme ça ». Dans le même cours d'histoire sur la Seconde Guerre mondiale, il qualifiait De Gaulle de «
déserteur » et disait de Pétain, qu'il avait « beaucoup fait pour la France ».
L'annonce de la diffusion du documentaire a vraisemblablement précipité un premier contrôle de l'Inspection académique le 31 mars sur l'école Saint-Projet, et sur le collège Don Bosco,
établissement attenant et géré lui aussi par l'Association d'enseignement populaire Saint-Projet.
« L'ouverture aux autres »
« Un certain nombre de carences ont été relevées et des observations ont été formulées à la direction des deux établissements », explique le recteur. Et celui-ci de pointer des éléments «
fondamentaux » du socle commun, telle « l'ouverture aux autres » auxquels sont soumis tous les établissements, même ceux se situant hors contrat avec l'Éducation nationale.
Si, selon André Mercier, un second contrôle opéré le 7 mai dernier pouvait laisser penser que l'école primaire était « en bonne voie de prise en compte des observations formulées », le collège
n'a lui pas convaincu les inspecteurs.
En cause, selon l'académie, notamment un enseignement scientifique « inexistant », et un enseignement de l'histoire « scientifiquement décalé ». Concrètement, il est reproché au collège de ne
fournir aucun enseignement sur l'histoire des religions (hormis le catholicisme) et de distiller une instruction historique uniquement marquée par « une vision catholique du monde » qui,
« en l'absence de cours d'instruction civique » ne permet pas aux élèves de « se former un esprit critique ».
Le recteur a rappelé qu'il s'en tenait « au code de l'éducation », qui stipule qu'en matière d'instruction, « les parents n'ont pas le droit de tout choisir ».
Poursuites possibles
Si le collège n'est pas à proprement parler « fermé », les autorités ont mis en demeure la directrice du collège de leur fournir la liste des parents, afin qu'eux-même soient mis en demeure
d'inscrire leurs enfants dans un autre établissement. « Si la mise en demeure n'était pas respectée, les parents s'exposeraient à des poursuites pénales », a précisé André
Mercier. En clair, le collège existe toujours, mais les parents ne peuvent y inscrire leurs enfants.
Une décision qui pourrait s'avérer lourde de conséquences pour l'Association d'enseignement populaire (AEP) Saint-Projet, présidée par Me Thomas Rivière, par ailleurs associé d'un grand cabinet
bordelais spécialisé dans la défiscalisation patrimoniale.
L'AEP avait ouvert le collège Don Bosco, un établissement qui se voulait une extension de l'école primaire, elle, ouverte en 2005. Thomas Rivière est par ailleurs associé gérant de la SCI
baptisée Pacelli3 (du nom de cardinal du pape Pie XII) dont l'objet était notamment en 2009 l'acquisition et la gestion de l'immeuble situé à l'adresse du collège Don Bosco.
Il existe en Gironde deux autres écoles confessionnelles hors contrat. L'une se situe à Saint-Macaire, et l'autre, l'école Saint-Georges se trouve au Bouscat. Celle-ci est rattachée à la
Fraternité lefebvriste Saint Pie X, dont sont issus une partie des cadres de l'Institut du Bon pasteur. Cette école a été, selon André Mercier, « elle aussi contrôlée très récemment ».
Donc, aujourd'hui, il est illégal de distiller une "vision catholique du monde", les parents n'ont pas le droit de tout choisir pour leurs enfants. Inutile de décrire la rage dans laquelle me met ce genre de décisions. D'autant qu'il est probable que tous les établissements hors contrat français seront visés par ce type de décisions.
Via le Forum Catholique.