Quelques études explicitant le lien entre immigration et insécurité

Publié le 20 Février 2021

Puisqu'ils sont difficiles à trouver sur Internet, je vous propose facilement accessibles les travaux étudiant le lien entre immigration et insécurité, en lien avec les autres paramètres que sont le sexe, la jeunesse et le statut social.

Ces travaux complèteront avec profit les nombreuses statistiques présentées ici.

 

1) Commençons par Hugues Lagrange, et son livre (en format epub) Le Déni des Cultures, publié en 2010.

Quatrième de couverture :

La plupart des hypothèses visant à expliquer la dérive des cités sensibles (chômage, délitement de l'autorité...) font l'impasse sur sa dimension culturelle. Et quand elles la mentionnent, c'est pour la caricaturer sous les traits d'un communautarisme dont on stigmatise les expressions en négligeant les discriminations et la ségrégation qui l'alimentent. C'est contre ce double déni que s'élève Hugues Lagrange. Loin de considérer les constructions culturelles des quartiers d'immigration comme des produits d'importation marqués d'une irréductible altérité, il y voit le fruit d'une douloureuse confrontation entre des héritages culturels, des tentations de "re-traditionalisation" et une société d'accueil elle-même victime d'un grand backlash idéologique et moral. Il distingue ainsi les expériences migratoires (celles des Maghrébins ne sont pas celles des Africains du Sahel ou des Turcs), détaille les mécanismes d'ethnicisation des quartiers et dresse un portrait sans fard des rapports entre les sexes ainsi que de l'autoritarisme masculin qui prévalent dans les cités.

 

2) Toujours Hugues Lagrange, Déviance et Réussite scolaire à l'adolescence, 2007.

Résumé :

Les échecs scolaires, l’absentéisme, l’implication dans des délits sont des comportements corrélés chez les adolescents. De ce fait, on est souvent amené à les penser comme des inconduites délibérées ou comme le produit d’un échec dans l’exercice de l’autorité. S’appuyant sur l’analyse des dynamiques scolaires au collège et des inconduites sanctionnées d’un échantillon d’adolescents âgés de 16 ans résidant dans des villes de la vallée de la Seine, à Paris et dans l’ouest de Nantes, l’auteur tente de préciser le rôle des héritages social, culturel et familial,et de leur combinaison. Il s’efforce également de prendre en compte les interactions entre les déterminations reçues et la biographie des adolescents, notamment leurs performances scolaires antérieures, leur travail présent.

 

3) Sébastien Roché, Ethnicité et délinquance des jeunes en France: une question politique à la lumière des résultats d’une enquête auto-déclarée.

Résumé :

Il y a un besoin de connaître la délinquance des jeunes d’origine étrangère en France car le débat politique ne peut se priver des chiffres et notions indispensables. Une enquête de délinquance auto-déclarée menée en 1999 chez les 13-19 ans à partir des établissements scolaires de 30 communes de 2 grandes agglomérations françaises vérifie que: 68% des délits peu graves sont commis par des adolescents dont un parent ou les deux sont nés en France; 32% des actes peu graves sont commis par des personnes dont les deux parents sont nés hors de France. Pour les actes graves, les adolescents dont un ou deux parents sont nés en France ne commettent plus que 54% de ces délits, et les jeunes dont les deux parents sont nés hors de France pèsent 46% du total, et les adolescents d’origine maghrébine 30%. Les jeunes d’origine étrangère ne sont pas l’objet d’un contrôle policier plus fort dès lors qu’on contrôle le nombre de délits commis. Les facteurs de la surdélinquance des jeunes d’origine étrangère sont liés aux origines socio-économiques, aux difficultés scolaires, à la supervision des parents et à une perception négative de l’autorité policière. La taille de la fratrie n’est pas en cause, mais le nombre de pairs ayant eu affaire à la police joue un rôle significatif.

 

4) Le travail de Sébastien Roché et de Monique Dagnaud en Isère en 2004.

Résumé :

Pauvreté, échec scolaire, violence familiale, immigration récente : les mineurs délinquants ont un profil de « damnés de la terre« . Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus Sebastian Roché et Monique Dagnaud. Ces deux sociologues du CNRS ont réalisé une étude originale sur les dossiers des mineurs jugés par le tribunal de Grenoble (Isère) entre 1985 et 2000. Financée par France 5, cette recherche menée fin 2002, dont les résultats n’avaient pas encore été publiés, apporte des résultats inédits sur l’environnement social des jeunes auteurs de crimes ou de délits graves.
La nouveauté tient dans la mise au jour de ce que les auteurs nomment « la dimension ethnique » de la délinquance : 66,5 % des mineurs jugés ont un père né à l’étranger (pour 49,8 % dans un pays du Maghreb), et 60 % ont une mère également née hors de France. Contrairement aux études habituellement menées, qui s’attachent au seul critère de la nationalité des individus, les deux chercheurs ont choisi, sur la base des informations figurant dans les dossiers judiciaires, d’éclairer ainsi plus complètement l’environnement de ces adolescents. « La surreprésentation des jeunes d’origine étrangère dans la délinquance n’est un mystère pour personne, mais cette donnée est peu renseignée, et elle n’est jamais débattue dans l’espace public« , justifie M. Roché, pour qui la réflexion sur l’intégration ne devrait pas être séparée de celle sur la violence.

 

5) L'IPJ a écrit un rapport contestant le lien entre pauvreté et délinquance.

Résumé :

L’une des théories les plus populaires concernant la criminalité est que la cause profonde de la délinquance serait la pauvreté. Certains individus parmi la population générale deviendraient des délinquants parce que leurs parents étaient trop pauvres pour leur fournir une bonne éducation, et faute de perspectives économiques satisfaisantes une fois parvenus à l’âge adulte. Il est vrai que, dans les villes, la criminalité sévit essentiellement dans les quartiers pauvres, pas dans les quartiers riches. Par ailleurs un très grand nombre de délinquants chroniques sont issus de foyers dits « défavorisés ». En troisième lieu, un grand nombre de délinquants sont eux-mêmes pauvres, officiellement, et ont un rapport problématique à l’emploi. Mais une corrélation n’est pas une causalité, et cette théorie ne résiste pas un examen sérieux. Comme par ailleurs elle ne peut manquer d’avoir des effets très néfastes, puisqu’elle revient inévitablement à excuser, au moins partiellement, la délinquance, et à orienter l’action publique dans de mauvaises directions, il importe grandement de montrer en détails pourquoi cette idée est fausse.

 

5) Sur l'Allemagne, nous disposons du bon travail de Philippe Lemoine.

 

6) Sur les Etats-Unis, des travaux de grande ampleur : tout d'abord ici et ensuite là.

Rédigé par Polydamas

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