Cela va-t-il se terminer ainsi ?
Publié le 15 Décembre 2006
Sans commentaires...
Gaston Malafosse, un retraité, en a eu marre : il a tiré sur les petits caïds qui le harcelaient, avant de se suicider. Pour les habitants de son village, il est devenu un martyr. Contre-enquête.
Auteur : Charles Bénédicte, Molénat Jacques
Le 21 juillet dernier. Ce soir-là, Bessan, près de Béziers (Hérault), petit village connu pour son rosé et sa fabrique de Ricard, s'est trouvé une singularité dont il se serait bien passé : « le fou de Bessan » . Gaston Malafosse, un retraité de 61 ans, a perdu la raison ce jeudi 21 juillet. Peu après 22 heures, et pendant près de dix minutes, sur la place de la Fontaine, juste derrière la mairie, ce paisible joueur de boules a chargé et déchargé le Coït calibre 38 spécial qu'il utilisait pour tirer sur les cibles de carton de son club de tir. Sauf que là, il a ouvert le feu sur six vraies personnes : trois jeunes Maghrébins - dont l'un s'était porté suppliant au devant de lui : « Arrêtez, arrêtez, monsieur Malafosse, vous faites une bêtise » -, ainsi qu'une femme et ses deux enfants. Les six blessés - dont deux grièvement atteints - s'en sortiront. Le tireur, lui, s'est pendu deux jours plus tard, dans la cellule de la maison d'arrêt de Béziers où il avait été incarcéré après sa mise en examen pour « tentative d'homicide volontaire » et « violence avec arme » .
En commettant ce geste désespéré, Gaston Malafosse est passé du statut de forcené à celui de victime. Au point que, le 30 juillet dernier, les Bessanais ont organisé une marche « silencieuse et républicaine » , « en la mémoire de Gaston Malafosse et pour le retour de la paix et de la tranquillité dans le village » . « Plus jamais ça ! » proclamait la banderole qui ouvrait la marche. Comme si Malafosse avait été assassiné... « On l'a poussé à bout » , accusent les habitants du village. « On » , ce sont quelques jeunes qui occupent, la nuit tombée, la place de la Fontaine. De bruyants conciliabules en moteurs de voiture vrombissants, en passant par les inévitables rodéos, ils ont, en six ans, fini par excéder les riverains. Certains en veulent pour preuve les scores réalisés lors de la présidentielle de 2002 par le Front national dans ce village historiquement de gauche : 36 % au premier tour, 38 % au second. Car ces jeunes dont se plaignent les riverains sont pour la plupart issus de la communauté marocaine de Bessan - qui représente moins de 10 % de la population du village et se tient avec circonspection à la lisière de la société locale. « Ce ne sont pas quelques jeunes, s'insurge Robert Raluy, le maire (sans étiquette) du village, mais trois jeunes en tout et pour tout, sur 4 500 habitants ! Et ce ne sont pas des Maghrébins, ce sont des petits cons, des voyous qui créent un climat de terreur au centre du village. »
La "guerre" depuis six ans
Ces trois-là, tout le village les connaît. Mais sans doute pas aussi bien que Robert Raluy, qui détaille leurs curriculum vitae : Abdel E., le caïd- « Son père est mort. Il bat sa mère. Il roule souvent dans de belles voitures. Ce délinquant n'a pas supporté que je m'oppose à l'obtention de sa carte de séjour » ; ses deux lieutenants : Younès H. et Jawad R. - « Le premier a été renvoyé du collège à l'âge de 15 ans. Il a un frère en taule. Il est soutenu par son père. Le second, insupportable et virulent, était dès l'école primaire un perturbateur » . Ce sont ces trois garçons de 20 ans et des poussières que Gaston Malafosse visait le 21 juillet dernier. L'un d'eux - Abdel - figure parmi les victimes et dort à l'hôpital. Jawad, lui, dort en prison : il a été condamné, le 1er août, à cinq mois de prison ferme... pour avoir, lors du défilé du 14 Juillet, agressé plusieurs personnes. Dont Robert Raluy lui-même. On l'aura compris : entre ces trois voyous et le maire de Bessan, une guerre sans merci fait rage depuis six ans.
« Enculé » , « fils de pute » , « raciste » ... selon lui, Robert Raluy ne peut plus traverser la place du village sans se faire insulter. « Et comme ils ont décidé d'investir la place de la Mairie, en plus de celle de la Fontaine, ils passent leur temps à faire de la provocation sous les fenêtres de mon bureau. Par exemple, ils se garent en plein milieu du carrefour, et mettent l'autoradio à fond, portes grandes ouvertes. Résultat: on ne peut plus travailler. » Et d'ajouter : « Ils ont mis la population du village à genoux, à force d'agressions, de serrures bouchées, de portes cassées. Les gens baissent la tête. » Sauf Robert Raluy. D'où cet affrontement perpétuel, auquel s'est finalement retrouvé associé Gaston Malafosse. Voici comment...
Une nuit, sous les arcades de la mairie, Robert Raluy se fait chahuter par les voyous de la place de la Fontaine. L'altercation dégénère. Gaston Malafosse, qui passait par là, s'interpose. Dès lors, les petits caïds de la place de la Fontaine le placent dans le même sac que le maire. Et le harcèlent à son tour. « Ils l'ont agressé et lui ont volé sa gourmette, raconte Robert Raluy. Ils lui ont aussi cassé sa porte d'entrée. Sans compter les insultes en permanence. Ils s'amusaient souvent à lui faire peur enfonçant sur lui en voiture, puis en pilant au dernier moment, quand le pare-chocs le frôlait. » « C'est vrai qu'il y en a un ou deux qui ont fait des conneries, mais c'était pour rigoler. Il n'y a jamais rien eu de méchant » , se défendent les gamins de la place de la Fontaine. Selon eux, c'est Gaston Malafosse qui passait son temps à les provoquer. « Parfois, il s'asseyait sur le banc en face de nous, et il passait la soirée à nous toiser, les bras croisés » , raconte l'un d'eux. « Il cherchait le conflit, renchérit son copain. Il se mettait débouta côté de nous, tellement près qu'il nous frôlait, et il ne bougeait plus. Il disait : "Je suis chez moi, j'ai le droit d'être là." Un soir, il s'est présenté devant nous et nous a défiés : "Qu'est-ce que vous attendez pour m'attaquer ?" On lui a dit: "Dégage !" » Malafosse considérait son attitude comme un acte de résistance, un refus de baisser la tête. Au fil des mois, il a déposé plainte sur plainte au parquet de Béziers. « En réalité, de simples signalements, assure Paul-Louis Auméras, le procureur général. La plupart n'étaient pas susceptibles de poursuites pénales. » Et peu à peu Malafosse s'est senti abandonné. Sur la place de la Fontaine, les jeunes résument l'affaire ainsi : « Il y a eu un problème une fois, il a porté plainte et rien n'a bougé. Du coup, il avait la haine. « Après avoir annoncé qu' « un jour [il] sortirait] le fusil » , Gaston Malafosse est passé à l'acte. Quasiment en kamikaze : il était persuadé qu'en face de lui les jeunes étaient enfouraillés et n'hésiteraient pas à dégainer. Cela n'a pas été le cas, mais Malafosse s'en est-il rendu compte ? « Ce soir-là, il est arrivé en hurlant: "Vous êtes des putes '.Vous êtes des putes!." raconte un jeune homme, témoin du drame. Puis il a sorti son flingue et a visé un de nos copains en disant: "Toi, t'es une salope '."Et il a tiré. » « Il a pété un plomb, assure le maire. Il pensait sincèrement qu'il était en état de légitime défense! »
Un acte "légitime"
Le problème, c'est qu'il n'était pas le seul à le croire. Pour beaucoup de Bessanais, le passage à l'acte de Malafosse était légitime. « Depuis, les gens nous regardent autrement, explique un des jeunes de la place de la Fontaine. Ils nous toisent. Ils nous prennent pour des animaux. Les victimes des tirs de Malafosse sont des Maghrébins, et pourtant cette histoire nous retombe dessus, nous les Maghrébins. C'est injuste. » « De toute façon, renchérit un autre, ça n'a fait que renforcer la haine de ceux qui ne nous aimaient déjà pas. »
Il semble en effet que dans ce village devenu un melting-pot où sont venus s'additionner successivement des « gabatchs » (montagnards de l'Aveyron ou du Tarn), des républicains espagnols, des pieds-noirs et, plus récemment, des Marocains, on soit plus méfiant qu'accueillant à l'égard des étrangers. Mariée à un Turc, la propriétaire depuis neuf ans du Château Brignac, un hôtel chic, en a fait les frais en son temps : une flopée de coups de fil nocturnes menaçants - sans parler des croix gammées dessinées nuitamment sur son portail. De même, qui l'opinion publique a-t-elle accusé quand des tombes ont été profanées au cimetière? Les « Arabes » . Alors que la piste conduisait plutôt aux rejetons de vieilles familles de Bessan. L'affaire a été enterrée...
Les véritables « ennemis » de Bessan ont fini par se montrer. C'était le 30 juillet, lors de l'hommage silencieux rendu par le village à Gaston Malafosse. A la fin de la marche, dans une désolante tentative de récupération, des jeunes gens coiffés d'un béret noir ont déposé une gerbe dédiée à Malafosse. Au nom des Identitaires, un groupe régional d'extrême droite engagé dans la lutte contre « l'invasion arabe » . Un groupe dont les chefs organisent dans l'arrière-pays de l'Hérault des camps « européens » paramilitaires pour former de futurs combattants... Et là, il y a vraiment de quoi trembler.
J'imagine mal comment un retraité peut "provoquer" les jeunes, dont tout le monde reconnaît qu'ils sont des emmerdeurs finis. Et pour qu'un village entier dise que la réaction était "légitime", il a vraiment fallu que ça atteigne un niveau jamais atteint.
Voilà comment finissent les laissez-aller, les fuites, les refus de voir la situation en face, les appels à la tolérance et autres compromissions.
Chacun fait soi-même sa propre justice, et c'est regrettable, bien que loin d'être étonnant.
Même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'ils racontent, je remarque qu'on en profite pour cogner sur les Identitaires à la fin, ça ne mange pas de pain, personne ne viendra les défendre, ce n'est pas grave...
Via le BAF
Gaston Malafosse, un retraité, en a eu marre : il a tiré sur les petits caïds qui le harcelaient, avant de se suicider. Pour les habitants de son village, il est devenu un martyr. Contre-enquête.
Auteur : Charles Bénédicte, Molénat Jacques
Le 21 juillet dernier. Ce soir-là, Bessan, près de Béziers (Hérault), petit village connu pour son rosé et sa fabrique de Ricard, s'est trouvé une singularité dont il se serait bien passé : « le fou de Bessan » . Gaston Malafosse, un retraité de 61 ans, a perdu la raison ce jeudi 21 juillet. Peu après 22 heures, et pendant près de dix minutes, sur la place de la Fontaine, juste derrière la mairie, ce paisible joueur de boules a chargé et déchargé le Coït calibre 38 spécial qu'il utilisait pour tirer sur les cibles de carton de son club de tir. Sauf que là, il a ouvert le feu sur six vraies personnes : trois jeunes Maghrébins - dont l'un s'était porté suppliant au devant de lui : « Arrêtez, arrêtez, monsieur Malafosse, vous faites une bêtise » -, ainsi qu'une femme et ses deux enfants. Les six blessés - dont deux grièvement atteints - s'en sortiront. Le tireur, lui, s'est pendu deux jours plus tard, dans la cellule de la maison d'arrêt de Béziers où il avait été incarcéré après sa mise en examen pour « tentative d'homicide volontaire » et « violence avec arme » .
En commettant ce geste désespéré, Gaston Malafosse est passé du statut de forcené à celui de victime. Au point que, le 30 juillet dernier, les Bessanais ont organisé une marche « silencieuse et républicaine » , « en la mémoire de Gaston Malafosse et pour le retour de la paix et de la tranquillité dans le village » . « Plus jamais ça ! » proclamait la banderole qui ouvrait la marche. Comme si Malafosse avait été assassiné... « On l'a poussé à bout » , accusent les habitants du village. « On » , ce sont quelques jeunes qui occupent, la nuit tombée, la place de la Fontaine. De bruyants conciliabules en moteurs de voiture vrombissants, en passant par les inévitables rodéos, ils ont, en six ans, fini par excéder les riverains. Certains en veulent pour preuve les scores réalisés lors de la présidentielle de 2002 par le Front national dans ce village historiquement de gauche : 36 % au premier tour, 38 % au second. Car ces jeunes dont se plaignent les riverains sont pour la plupart issus de la communauté marocaine de Bessan - qui représente moins de 10 % de la population du village et se tient avec circonspection à la lisière de la société locale. « Ce ne sont pas quelques jeunes, s'insurge Robert Raluy, le maire (sans étiquette) du village, mais trois jeunes en tout et pour tout, sur 4 500 habitants ! Et ce ne sont pas des Maghrébins, ce sont des petits cons, des voyous qui créent un climat de terreur au centre du village. »
La "guerre" depuis six ans
Ces trois-là, tout le village les connaît. Mais sans doute pas aussi bien que Robert Raluy, qui détaille leurs curriculum vitae : Abdel E., le caïd- « Son père est mort. Il bat sa mère. Il roule souvent dans de belles voitures. Ce délinquant n'a pas supporté que je m'oppose à l'obtention de sa carte de séjour » ; ses deux lieutenants : Younès H. et Jawad R. - « Le premier a été renvoyé du collège à l'âge de 15 ans. Il a un frère en taule. Il est soutenu par son père. Le second, insupportable et virulent, était dès l'école primaire un perturbateur » . Ce sont ces trois garçons de 20 ans et des poussières que Gaston Malafosse visait le 21 juillet dernier. L'un d'eux - Abdel - figure parmi les victimes et dort à l'hôpital. Jawad, lui, dort en prison : il a été condamné, le 1er août, à cinq mois de prison ferme... pour avoir, lors du défilé du 14 Juillet, agressé plusieurs personnes. Dont Robert Raluy lui-même. On l'aura compris : entre ces trois voyous et le maire de Bessan, une guerre sans merci fait rage depuis six ans.
« Enculé » , « fils de pute » , « raciste » ... selon lui, Robert Raluy ne peut plus traverser la place du village sans se faire insulter. « Et comme ils ont décidé d'investir la place de la Mairie, en plus de celle de la Fontaine, ils passent leur temps à faire de la provocation sous les fenêtres de mon bureau. Par exemple, ils se garent en plein milieu du carrefour, et mettent l'autoradio à fond, portes grandes ouvertes. Résultat: on ne peut plus travailler. » Et d'ajouter : « Ils ont mis la population du village à genoux, à force d'agressions, de serrures bouchées, de portes cassées. Les gens baissent la tête. » Sauf Robert Raluy. D'où cet affrontement perpétuel, auquel s'est finalement retrouvé associé Gaston Malafosse. Voici comment...
Une nuit, sous les arcades de la mairie, Robert Raluy se fait chahuter par les voyous de la place de la Fontaine. L'altercation dégénère. Gaston Malafosse, qui passait par là, s'interpose. Dès lors, les petits caïds de la place de la Fontaine le placent dans le même sac que le maire. Et le harcèlent à son tour. « Ils l'ont agressé et lui ont volé sa gourmette, raconte Robert Raluy. Ils lui ont aussi cassé sa porte d'entrée. Sans compter les insultes en permanence. Ils s'amusaient souvent à lui faire peur enfonçant sur lui en voiture, puis en pilant au dernier moment, quand le pare-chocs le frôlait. » « C'est vrai qu'il y en a un ou deux qui ont fait des conneries, mais c'était pour rigoler. Il n'y a jamais rien eu de méchant » , se défendent les gamins de la place de la Fontaine. Selon eux, c'est Gaston Malafosse qui passait son temps à les provoquer. « Parfois, il s'asseyait sur le banc en face de nous, et il passait la soirée à nous toiser, les bras croisés » , raconte l'un d'eux. « Il cherchait le conflit, renchérit son copain. Il se mettait débouta côté de nous, tellement près qu'il nous frôlait, et il ne bougeait plus. Il disait : "Je suis chez moi, j'ai le droit d'être là." Un soir, il s'est présenté devant nous et nous a défiés : "Qu'est-ce que vous attendez pour m'attaquer ?" On lui a dit: "Dégage !" » Malafosse considérait son attitude comme un acte de résistance, un refus de baisser la tête. Au fil des mois, il a déposé plainte sur plainte au parquet de Béziers. « En réalité, de simples signalements, assure Paul-Louis Auméras, le procureur général. La plupart n'étaient pas susceptibles de poursuites pénales. » Et peu à peu Malafosse s'est senti abandonné. Sur la place de la Fontaine, les jeunes résument l'affaire ainsi : « Il y a eu un problème une fois, il a porté plainte et rien n'a bougé. Du coup, il avait la haine. « Après avoir annoncé qu' « un jour [il] sortirait] le fusil » , Gaston Malafosse est passé à l'acte. Quasiment en kamikaze : il était persuadé qu'en face de lui les jeunes étaient enfouraillés et n'hésiteraient pas à dégainer. Cela n'a pas été le cas, mais Malafosse s'en est-il rendu compte ? « Ce soir-là, il est arrivé en hurlant: "Vous êtes des putes '.Vous êtes des putes!." raconte un jeune homme, témoin du drame. Puis il a sorti son flingue et a visé un de nos copains en disant: "Toi, t'es une salope '."Et il a tiré. » « Il a pété un plomb, assure le maire. Il pensait sincèrement qu'il était en état de légitime défense! »
Un acte "légitime"
Le problème, c'est qu'il n'était pas le seul à le croire. Pour beaucoup de Bessanais, le passage à l'acte de Malafosse était légitime. « Depuis, les gens nous regardent autrement, explique un des jeunes de la place de la Fontaine. Ils nous toisent. Ils nous prennent pour des animaux. Les victimes des tirs de Malafosse sont des Maghrébins, et pourtant cette histoire nous retombe dessus, nous les Maghrébins. C'est injuste. » « De toute façon, renchérit un autre, ça n'a fait que renforcer la haine de ceux qui ne nous aimaient déjà pas. »
Il semble en effet que dans ce village devenu un melting-pot où sont venus s'additionner successivement des « gabatchs » (montagnards de l'Aveyron ou du Tarn), des républicains espagnols, des pieds-noirs et, plus récemment, des Marocains, on soit plus méfiant qu'accueillant à l'égard des étrangers. Mariée à un Turc, la propriétaire depuis neuf ans du Château Brignac, un hôtel chic, en a fait les frais en son temps : une flopée de coups de fil nocturnes menaçants - sans parler des croix gammées dessinées nuitamment sur son portail. De même, qui l'opinion publique a-t-elle accusé quand des tombes ont été profanées au cimetière? Les « Arabes » . Alors que la piste conduisait plutôt aux rejetons de vieilles familles de Bessan. L'affaire a été enterrée...
Les véritables « ennemis » de Bessan ont fini par se montrer. C'était le 30 juillet, lors de l'hommage silencieux rendu par le village à Gaston Malafosse. A la fin de la marche, dans une désolante tentative de récupération, des jeunes gens coiffés d'un béret noir ont déposé une gerbe dédiée à Malafosse. Au nom des Identitaires, un groupe régional d'extrême droite engagé dans la lutte contre « l'invasion arabe » . Un groupe dont les chefs organisent dans l'arrière-pays de l'Hérault des camps « européens » paramilitaires pour former de futurs combattants... Et là, il y a vraiment de quoi trembler.
J'imagine mal comment un retraité peut "provoquer" les jeunes, dont tout le monde reconnaît qu'ils sont des emmerdeurs finis. Et pour qu'un village entier dise que la réaction était "légitime", il a vraiment fallu que ça atteigne un niveau jamais atteint.
Voilà comment finissent les laissez-aller, les fuites, les refus de voir la situation en face, les appels à la tolérance et autres compromissions.
Chacun fait soi-même sa propre justice, et c'est regrettable, bien que loin d'être étonnant.
Même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'ils racontent, je remarque qu'on en profite pour cogner sur les Identitaires à la fin, ça ne mange pas de pain, personne ne viendra les défendre, ce n'est pas grave...
Via le BAF