L'écoeurement d'un homme de droite
Publié le 7 Décembre 2006
Denis Tillinac se confie dans Valeurs Actuelles, sur la position difficile et peu enviée d'écrivain de droite, dans un pays où le ton est donné par la gauche.
Extraits:
Il a le mérite d'être clair sur la considération qu'éprouve les médias pour les catholiques, et les véritables hommes de droite. Preuve en est la proportion de ces derniers dans tous les talk-shows, où même des figures comme Elisabeth Levy ou Finkielkraut ont du mal à se rendre. Ils sont là pour qu'on puisse les voir avec le regard suivant: "Tiens, quelqu'un à droite" comme si cette présence de l'espèce "droite" était à la fois anachronique et déplacée.
Force est de constater que les commentateurs de droite ne sont rien d'autre que des artefacts, uniquement là pour justifier le semblant de pluralisme que se plaisent à vanter tous nos médias. Ils ne représentent rien d'autre qu'une caution, d'ailleurs trés modérée et inoffensive de ce système, caution qui n'a d'ailleurs pas à se plaindre puisqu'on s'arrange pour qu'ils en profitent un minimum, au niveau éditorial. Je connais beaucoup d'écrivains talentueux qui envieraient leur exposition médiatique.
D'ailleurs parmis les réactionnaires régulièrement invités, on constate trés peu d'hommes issus de la droite, mais souvent d'anciens hommes de gauche, qu'on peut maîtriser aisément. Mais des réactionnaires véritablement dangereux. Point. Rien. Que dalle. Repassez demain.
On ne va quand même pas utiliser les médias pour donner la parole à ces gens-là, ils risqueraient d'être intelligents et de se rendre populaires.
Je reconnais tout de même à Tillinac le mérite de s'élever, parfois, contre Chirac, l'un des ses plus vieux amis, comme on a pu le voir avec le Téléthon où son point de vue a rejoint celui de l'épiscopat français.
Je crois que j'irais plus loin, c'est du mépris pur et simple. Il n'est pas le seul homme de droite à afficher ce découragement, cette lassitude face au mépris toujours grandissant et teinté de bonnes intentions, qu'affiche "généreusement" la gauche.
A tel point que les remarques désobligeantes, ne serait-ce que sur l'habillement, sont légion et trés loin d'être inventées:
"On voit bien que tu es de droite. Tu portes (au choix) :
- un costard
- des chaussures élégantes, surtout si elles sont anglaises, là, c'est encore mieux...
- un manteau un peu distingué
- un pull sur les épaules, avec ou sans manches croisées
Et en plus, tu es catholique !
Et aristo ! (ça c'est la cerise sur le gateau)
Et même pas honteux !
Mais tu as tous les défauts, ma parole !"
On pourrait être dans le plus simple appareil, que ces personnes charitables trouveraient encore un élément qui prouve que "tu es indéniablement à droite".
Evidemment, on est prié de prendre cela à la rigolade, ce n'est pas grave, aprés tout. Mais aprés la dixième demande de précision pour savoir si tu es bien un héritier des fachos, l'hostilité commence à poindre, chez le plus patient des hommes de droite. Car ce qui est fatiguant n'est pas tant l'injure mais plutôt la répétition, clamée par des gens qui se croient ouverts et spirituels, qui ont eu le mérite et le courage de se farcir un homme de droite.
Petite croisade personnelle dont la mesquinerie n'a d'égale que la veulerie.
Alors qu'il y a désormais des procédures contre les insultes racistes, homophobes, sexistes, xénophobes, l'homme de droite est prié de se laisser insulter tranquillement sans rien dire, il risquerait de se faire traiter de l'insulte suprême, "fasciste". Mais l'homme de droite a de la chance, on parvient, avec peine, certes, mais avec peine tout de même, à tolérer sa présence, comme l'intrus qu'il est...
A se demander si l'on a droit de cité avec ces démocrates.
Et aprés, ces messieurs osent encore dire que la générosité est à gauche et le mépris à droite?
Tillinac en rajoute une couche.
Et il peut s'estimer heureux, bien des auteurs, classés à l'extrême-doite, pour des raisons quelconques qu'il serait bien difficile de cerner, ne pouvant avoir même le choix de s'exprimer. L'exemple de Soral en est typique, invité puis éjecté de la séance de dédicace à Sciences-Po sous un pretexte bidon de sécurité.
A moins que ce ne soit pour la raison suivante:
Et je ne peux que souscrire à son dernier paragraphe:
J'avoue, même si je ne peux pas être surpris de cette situation, je me reconnais pas mal dans son texte...
Via Vox Galliae
[EDIT: Toutes ces âmes charitables de gauche ne sont même pas responsables, conditionnées qu'elles sont depuis leur enfance...]
Extraits:
« Sur la rive gauche de la seine, je suis un bon réac comme il y a avait un bon juif pour chaque antisémite avant la guerre. On me tolère. On me consent à l?occasion l?aumône d?un strapontin dans les débats conçus et organisés par les gardiens médiatiques du dogme »
Il a le mérite d'être clair sur la considération qu'éprouve les médias pour les catholiques, et les véritables hommes de droite. Preuve en est la proportion de ces derniers dans tous les talk-shows, où même des figures comme Elisabeth Levy ou Finkielkraut ont du mal à se rendre. Ils sont là pour qu'on puisse les voir avec le regard suivant: "Tiens, quelqu'un à droite" comme si cette présence de l'espèce "droite" était à la fois anachronique et déplacée.
Force est de constater que les commentateurs de droite ne sont rien d'autre que des artefacts, uniquement là pour justifier le semblant de pluralisme que se plaisent à vanter tous nos médias. Ils ne représentent rien d'autre qu'une caution, d'ailleurs trés modérée et inoffensive de ce système, caution qui n'a d'ailleurs pas à se plaindre puisqu'on s'arrange pour qu'ils en profitent un minimum, au niveau éditorial. Je connais beaucoup d'écrivains talentueux qui envieraient leur exposition médiatique.
D'ailleurs parmis les réactionnaires régulièrement invités, on constate trés peu d'hommes issus de la droite, mais souvent d'anciens hommes de gauche, qu'on peut maîtriser aisément. Mais des réactionnaires véritablement dangereux. Point. Rien. Que dalle. Repassez demain.
On ne va quand même pas utiliser les médias pour donner la parole à ces gens-là, ils risqueraient d'être intelligents et de se rendre populaires.
Je reconnais tout de même à Tillinac le mérite de s'élever, parfois, contre Chirac, l'un des ses plus vieux amis, comme on a pu le voir avec le Téléthon où son point de vue a rejoint celui de l'épiscopat français.
Il n'en faut pas beaucoup, à l'aune des modernes Torquemada, pour être réputé réac : le moindre trait d'ironie sur un article du credo progressiste et vous voilà l'objet d'un discrédit tenace. Le mépris n?est pas loin.
Je crois que j'irais plus loin, c'est du mépris pur et simple. Il n'est pas le seul homme de droite à afficher ce découragement, cette lassitude face au mépris toujours grandissant et teinté de bonnes intentions, qu'affiche "généreusement" la gauche.
A tel point que les remarques désobligeantes, ne serait-ce que sur l'habillement, sont légion et trés loin d'être inventées:
"On voit bien que tu es de droite. Tu portes (au choix) :
- un costard
- des chaussures élégantes, surtout si elles sont anglaises, là, c'est encore mieux...
- un manteau un peu distingué
- un pull sur les épaules, avec ou sans manches croisées
Et en plus, tu es catholique !
Et aristo ! (ça c'est la cerise sur le gateau)
Et même pas honteux !
Mais tu as tous les défauts, ma parole !"
On pourrait être dans le plus simple appareil, que ces personnes charitables trouveraient encore un élément qui prouve que "tu es indéniablement à droite".
Evidemment, on est prié de prendre cela à la rigolade, ce n'est pas grave, aprés tout. Mais aprés la dixième demande de précision pour savoir si tu es bien un héritier des fachos, l'hostilité commence à poindre, chez le plus patient des hommes de droite. Car ce qui est fatiguant n'est pas tant l'injure mais plutôt la répétition, clamée par des gens qui se croient ouverts et spirituels, qui ont eu le mérite et le courage de se farcir un homme de droite.
Petite croisade personnelle dont la mesquinerie n'a d'égale que la veulerie.
Alors qu'il y a désormais des procédures contre les insultes racistes, homophobes, sexistes, xénophobes, l'homme de droite est prié de se laisser insulter tranquillement sans rien dire, il risquerait de se faire traiter de l'insulte suprême, "fasciste". Mais l'homme de droite a de la chance, on parvient, avec peine, certes, mais avec peine tout de même, à tolérer sa présence, comme l'intrus qu'il est...
A se demander si l'on a droit de cité avec ces démocrates.
Et aprés, ces messieurs osent encore dire que la générosité est à gauche et le mépris à droite?
Tillinac en rajoute une couche.
« Pour tout dire, en tant qu'écrivain de droite, j'ai souvent l'impression d'être condamné à une sorte d'exil intérieur. C'est pénible à la longue.»
Et il peut s'estimer heureux, bien des auteurs, classés à l'extrême-doite, pour des raisons quelconques qu'il serait bien difficile de cerner, ne pouvant avoir même le choix de s'exprimer. L'exemple de Soral en est typique, invité puis éjecté de la séance de dédicace à Sciences-Po sous un pretexte bidon de sécurité.
A moins que ce ne soit pour la raison suivante:
Je n'ai jamais rencontré en France un seul fasciste. En revanche, j'ai croisé par centaines des disciples de Lénine, Trotski, Staline, Mao, Sékou Touré ou Fidel Castro. Nul n'ignore pourtant, depuis Hannah Arendt, que les structures mentales d?un totalitaire marxiste ou nazi sont exactement les mêmes.
Et je ne peux que souscrire à son dernier paragraphe:
On ne croit pas à l'approche de gauche de la liberté, de la vérité, du bonheur, de ce que doit être une aventure humaine. On ne sait pas forcément théoriser cette incroyance et d'ailleurs on doute que la réalité soit toute rationalisable, qu'il s'agisse du social ou du psychologique. Mais on ne croit pas à un progrès linéaire et on ne veut pas vivre dans l'eden profane bricolé par les idéologues de gauche, préfiguré par les révolutions auxquelles ils se réfèrent, la nôtre en particulier : le clivage advient nommément sous la Constituante.
La droite n'est pas le contraire de la gauche mais la folle de son régiment, le mouton noir de son troupeau, le cancre au fond de sa classe. Elle n'a aucune certitude opposable à la gauche, elle exprime juste un refus qui vient du coeur, ou des tripes, ou de l'âme.
La droite n'est pas le contraire de la gauche mais la folle de son régiment, le mouton noir de son troupeau, le cancre au fond de sa classe. Elle n'a aucune certitude opposable à la gauche, elle exprime juste un refus qui vient du coeur, ou des tripes, ou de l'âme.
J'avoue, même si je ne peux pas être surpris de cette situation, je me reconnais pas mal dans son texte...
Via Vox Galliae
[EDIT: Toutes ces âmes charitables de gauche ne sont même pas responsables, conditionnées qu'elles sont depuis leur enfance...]