Droits de réponse
Publié le 5 Décembre 2006
L'honnêteté envers le quotidien du soir m'oblige à signaler les droits de réponse à deux tribunes, que j'avais cité récemment sur mon blog.
Tout d'abord, la réponse de la LDH à la diatribe qu'avait signée deux de ses anciens membres, que j'avais rapporté ici. Les passages que je cite sont les réponses aux paragraphes que j'avais choisi de montrer dans mes billets initiaux.
Qu'il me soit permis de signaler qu'il est regrettable que la LDH soit en pointe de tous les combats, pour humilier tout ce qui a fait la gloire de la France. A les entendre, on se demande bien comment on peut encore être fier de notre pays, qui a connu des épisodes aussi effroyables que Dreyfus, la collaboration, les colonisations, et en plus, qui "organise la ségrégation"?
Je me demande encore comment ce monsieur peut accepter de vivre dans un état aussi détestable que la France? Vous rendez-vous compte? Les clandestins ne sont coupables que de "vouloir vivre" et nous souhaiterions les expulser?
Mais nous ne sommes rien d'autre que des pourris, si je comprends bien ce que ce monsieur veut dire.
La réponse caricaturale de la LDH, qui nous fait croire que nous vivons dans un état fasciste, ne fait que renforcer ce manque de crédibilité dont les organisations anti-racistes n'ont pas cessé de prouver et de démontrer, au fil des années.
Je finirai avec la réponse de Bertrand de Lacombe à la violente attaque contre les religions. Je m'en tiendrai à quelques citations:
On croyait les psychanalystes pacifiques et experts en discernement par fonction, habitués qu'ils doivent être à relativiser et à donner du sens aux émotions de leurs patients. L'article de Patrick Declerck sur les religions monothéistes (Le Monde du 25 novembre) laisse à penser qu'il n'en est rien, compte tenu de la fureur qu'il exprime et des confusions qu'il contient.
[...]
De même, je ne suis pas certain que le combat philosophique dont se réclame M. Declerck gagne beaucoup à l'emploi des termes de "imbécillité, fausseté, dangerosité, escroquerie et grotesque profond".
[...]
Si l'on a bien compris, Nietzsche et Freud constituent un horizon indépassable en matière de pensée religieuse et aucun individu lettré (mais un croyant peut-il d'ailleurs l'être ?) ne pourrait souscrire à aucune foi après leur lecture. Sans engager plus avant une polémique philosophico-littéraire, disons que ce jugement paraît un peu sommaire.
[...]
M. Declerck emploie l'expression de "peste chrétienne". Une expression dangereuse et même menaçante quand on sait le sort toujours réservé aux pestiférés. Qu'il me soit permis pourtant, avec des millions d'autres, de me revendiquer, humblement car bien imparfaitement, comme tel. Avec un dernier point : les mots de paix et d'amour n'apparaissent nulle part dans son texte. C'est fort regrettable, car si "béquilles" il doit y avoir, ce sont les plus belles sur lesquelles un homme puisse s'appuyer.
Tout d'abord, la réponse de la LDH à la diatribe qu'avait signée deux de ses anciens membres, que j'avais rapporté ici. Les passages que je cite sont les réponses aux paragraphes que j'avais choisi de montrer dans mes billets initiaux.
Il est stupéfiant de lire que, lors de la guerre du Liban, la Ligue aurait oublié "les populations israéliennes victimes du Hezbollah" : nul ne peut ignorer les deux communiqués du 11 août affirmant que "les agressions contre les villes israéliennes relèvent du crime de guerre avéré" et que la LDH était "prête à participer à toutes les mobilisations qui défendraient indistinctement les droits de toutes les populations concernées (par) la situation au Liban, au nord d'Israël et en Palestine".
[...]
Quant à la "goutte d'eau" qui aurait provoqué la démission, le soutien jugé trop timide apporté à Robert Redeker, menacé de mort de façon évidemment intolérable, elle s'inscrirait dans une dérive complaisante avec l'islamisme radical et faible face à l'antisémitisme. Au-delà d'une discussion toujours possible sur l'ordre des phrases d'un communiqué, la LDH ne transigera pas sur ses principes : dire que les menaces sur Robert Redeker sont intolérables ne doit pas empêcher de constater que ses propos sont une charge haineuse contre l'islam et non contre ses dérives.
[...]
Mais elle a été la première à dénoncer l'injonction d'enseigner le "rôle positif de la présence française outre-mer" dans le défunt article 4 de la loi du 23 février 2005.Devrait-elle en rougir ?
[...]
La LDH continue en effet à être aux côtés de tous ceux dont les droits sont violés, que ce soient les femmes cloîtrées ou battues, les quelques millions de pauvres dont certains ont un travail mais qui ne peuvent pas en vivre, celles et ceux qui subissent les contrôles policiers au faciès, les enfants échouant dans un système scolaire qui, malgré les efforts des enseignants, organise la ségrégation, celles et ceux qui sont les juifs, les Arabes, les Noirs, les homosexuels montrés du doigt et victimes des discriminations ou des violences, aux côtés des sans-papiers qui sont coupables de vouloir vivre. Oui, depuis plus d'un siècle nous sommes à leurs côtés. Est-ce cette ambition trop vaste, trop universelle qui rebute ?
[...]
Quant à la "goutte d'eau" qui aurait provoqué la démission, le soutien jugé trop timide apporté à Robert Redeker, menacé de mort de façon évidemment intolérable, elle s'inscrirait dans une dérive complaisante avec l'islamisme radical et faible face à l'antisémitisme. Au-delà d'une discussion toujours possible sur l'ordre des phrases d'un communiqué, la LDH ne transigera pas sur ses principes : dire que les menaces sur Robert Redeker sont intolérables ne doit pas empêcher de constater que ses propos sont une charge haineuse contre l'islam et non contre ses dérives.
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Mais elle a été la première à dénoncer l'injonction d'enseigner le "rôle positif de la présence française outre-mer" dans le défunt article 4 de la loi du 23 février 2005.Devrait-elle en rougir ?
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La LDH continue en effet à être aux côtés de tous ceux dont les droits sont violés, que ce soient les femmes cloîtrées ou battues, les quelques millions de pauvres dont certains ont un travail mais qui ne peuvent pas en vivre, celles et ceux qui subissent les contrôles policiers au faciès, les enfants échouant dans un système scolaire qui, malgré les efforts des enseignants, organise la ségrégation, celles et ceux qui sont les juifs, les Arabes, les Noirs, les homosexuels montrés du doigt et victimes des discriminations ou des violences, aux côtés des sans-papiers qui sont coupables de vouloir vivre. Oui, depuis plus d'un siècle nous sommes à leurs côtés. Est-ce cette ambition trop vaste, trop universelle qui rebute ?
Qu'il me soit permis de signaler qu'il est regrettable que la LDH soit en pointe de tous les combats, pour humilier tout ce qui a fait la gloire de la France. A les entendre, on se demande bien comment on peut encore être fier de notre pays, qui a connu des épisodes aussi effroyables que Dreyfus, la collaboration, les colonisations, et en plus, qui "organise la ségrégation"?
Je me demande encore comment ce monsieur peut accepter de vivre dans un état aussi détestable que la France? Vous rendez-vous compte? Les clandestins ne sont coupables que de "vouloir vivre" et nous souhaiterions les expulser?
Mais nous ne sommes rien d'autre que des pourris, si je comprends bien ce que ce monsieur veut dire.
La réponse caricaturale de la LDH, qui nous fait croire que nous vivons dans un état fasciste, ne fait que renforcer ce manque de crédibilité dont les organisations anti-racistes n'ont pas cessé de prouver et de démontrer, au fil des années.
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Je finirai avec la réponse de Bertrand de Lacombe à la violente attaque contre les religions. Je m'en tiendrai à quelques citations:
On croyait les psychanalystes pacifiques et experts en discernement par fonction, habitués qu'ils doivent être à relativiser et à donner du sens aux émotions de leurs patients. L'article de Patrick Declerck sur les religions monothéistes (Le Monde du 25 novembre) laisse à penser qu'il n'en est rien, compte tenu de la fureur qu'il exprime et des confusions qu'il contient.
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De même, je ne suis pas certain que le combat philosophique dont se réclame M. Declerck gagne beaucoup à l'emploi des termes de "imbécillité, fausseté, dangerosité, escroquerie et grotesque profond".
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Si l'on a bien compris, Nietzsche et Freud constituent un horizon indépassable en matière de pensée religieuse et aucun individu lettré (mais un croyant peut-il d'ailleurs l'être ?) ne pourrait souscrire à aucune foi après leur lecture. Sans engager plus avant une polémique philosophico-littéraire, disons que ce jugement paraît un peu sommaire.
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M. Declerck emploie l'expression de "peste chrétienne". Une expression dangereuse et même menaçante quand on sait le sort toujours réservé aux pestiférés. Qu'il me soit permis pourtant, avec des millions d'autres, de me revendiquer, humblement car bien imparfaitement, comme tel. Avec un dernier point : les mots de paix et d'amour n'apparaissent nulle part dans son texte. C'est fort regrettable, car si "béquilles" il doit y avoir, ce sont les plus belles sur lesquelles un homme puisse s'appuyer.