Hypocrisie de catholiques
Publié le 17 Septembre 2009
C'est un sentiment diffus qui point au cœur de l'estomac.
Et qui remonte, qui remonte, jusqu'à atteindre la tête.
Le ressentiment et la colère. Qui se concluent en rage. Froide.
Dans le milieu catholique, il est couramment admis qu'il faille se préserver sexuellement avant le mariage. Cela fait longtemps que j'ai perdu toutes mes illusions sur ce sujet, mais je pensais naïvement que les tradis et autres catholiques conservateurs étaient (un peu) différents.
Il n'en est rien. Foutrement rien. Eisangélie est cru, mais pas si éloigné que ça de la vérité.
Alors, voilà, ça couche, ça baise, ça saute, ça prend la pilule, la capote, et surtout le pire, c'est que ça se proclame, la main sur le coeur, bon catholique, et qu'il faut que ça se marie dans le rite tridentin à l'église. Ça va même certainement prendre la communion sans problème, après avoir baisé la veille (en outre de la faute en soi, on y rajoute un sacrilège, précision pour ceux qui l'ignorent). Les plus sincères dans l'histoire, ce sont les filles-mères, les seules qui assument. Qui affichent. Qui refusent d'avorter. Et qui en plus, subissent le mépris de leur entourage. Vous comprenez, elles affichent clairement ce qui doit rester bien planqué sous le tapis, bien caché, le secret c'est que tout le monde baise, tout le monde.
Et j'ai beau les prévenir ces idiots, de tout ce qu'ils encourent (mine de rien, si je suis peut-être naïf, je suis un peu plus conscient que la moyenne des conséquences possibles), de tout ce qui risque de leur tomber dessus, il n'y a rien à faire, ils continuent. Parce qu'il ne faut pas oublier qu'il suffit d'une fois. Une fois pour que la fille tombe enceinte, et entre dans le processus terrible de l'IVG. La plupart des mères sont des victimes de l'IVG, mais enfin, si elles n'avaient pas cherché la faute auparavant, peut-être qu'elles n'auraient pas eu à subir ça. Dans mes moments les plus sombres, j'en viens même à me dire qu'elles l'ont mérité. A force de jouer avec le feu, on finit par se crâmer. Par les blessures qu'on provoque, et que l'on se donne. Normal.
Personnellement, je ne suis pas meilleur qu'eux, je ne suis pas un modèle, il est parfaitement possible que je tombe demain, mais j'essaye d'être rigoureux sur ce plan-là, le seul moyen de me défendre, c'est la vérité, c'est que je sache qui en est, qui n'en est pas. Alors oui, c'est peut-être totalitaire, voire même islamiste, mais en même temps, ça permet aux gens encore à peu près droits de se protéger.
Pourquoi se protéger ? Parce que c'est à ces têtes d'abrutis que sont les seuls qui ont décidé de maintenir, de ne pas tomber, de se prendre la tête si oui ou non, ils acceptent les conneries faites par leurs propres potes, une fois qu'il faut parler mariage. Vous imaginez bien, à force de coucher entre eux, habitués de la chair, ils se connaissent par coeur et ne savent que trop les tentations des uns et des autres, et il est hors de question, quand il s'agit de s'engager sérieusement, de choisir quelqu'un qui en serait aussi, pas question d'avoir confiance ! Et ça retombe sur notre pomme, nous les seuls à essayer de tenir, au moins, avec nos idées encore naïves et fraiches, on sait qu'il n'y a pas de problèmes.
Raclures.
En économie, on appelle ça le comportement du passager clandestin. Celui qui paye, qui fait tout dans les règles, acquitte également la note pour tous ceux qui profitent de l'astuce, il fait bénéficier les autres de sa naïveté. Et le moyen pour corriger ce biais, c'est la vérité, la transparence.
J'ose encore espérer que l'hypocrisie est quelque part un signe qu'ils ont conscience de ne pas être dans le catholiquement acceptable, et qu'ils sont conscients de la hiérarchie des valeurs. Mince espoir, tant j'en viens à me demander ce que ça leur apporte de professer la foi catholique. D'autant qu'ils ont le beurre et l'argent du beurre, ces beaux parleurs. Le jour, on est catholique, la nuit, on baise comme des lapins. Une confession, et c'est réglé, on accède à la communion, on est socialement acceptable. Mais nous, dans l'histoire, on est quoi ? Les pigeons de service ? Les gros guignols qui n'ont rien compris à la vie ?
Maintenant, je comprends mieux les petits sourires en coin, les allusions discrètes, les danses lascives, les étonnements feints, etc. Je pourrais en raconter de belles sur tout ce petit monde, les personnes consacrées, mes potes, le milieu, les contradictions flagrantes, les leçons de morale. Les grands séducteurs que je connais ont au moins le mérite, eux, de ne pas se cacher. Et de ne pas aller à la messe. (J'aimais bien la chanson de Sardou sur les deux France, j'en reviens maintenant).
Quand on leur parle, ce sont toujours les mêmes explications qui reviennent : "je suis un drogué du sexe, je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi". Mais il ne fallait pas commencer, imbécile, c'est aussi simple que cela., c'est quoi ce que tu cherches à faire ? Sauter pour sauter ? La belle affaire, ça t'amène où, c'est quoi ta finalité ? Surtout que nous aussi, on a eu droit aux mêmes tentations, aux mêmes instants où l'on sait que la personne en face est disponible, prête à franchir le pas. Pour ceux qui pensent que je suis incapable ou jaloux, non, moi aussi, j'ai chopé, j'ai emballé, je l'ai eu, ce moment, où on sent le frémissement du corps, la fille tremblante, n'attendant que celui qui l'emportera. Et elles n'étaient pas peu désirables, croyez le bien. Mais non. Non. Je n'ai pas cédé, il ne fallait pas, ça n'aurait pas été droit, ça aurait été le meilleur moyen de se priver de sa liberté de décision, et un manque de respect envers la fille, en sus.
Pourtant, malgré ma rage, je fais la différence entre la faute d'une nuit, dont on cherche à se relever, les fiancés impatients et le baiseur invétéré. Tout le monde n'est pas à mettre à la même enseigne. Evidemment. Mais clairement un état de vie dans ce cadre me parait incompatible avec une pratique du catholicisme. Et c'est valable pour tout le monde. Tout le monde.
Oui, j'avais coutume de dire que les tradis et les cathos n'étaient pas meilleurs que les autres, qu'ils avaient juste de plus hautes aspirations, que c'était déjà pas mal. Malgré cela, je pensais qu'il y avait encore un peu pour espérer. Mais non, même pas. Et même pas parmi ses propres potes. On est seuls, je suis seul. Alors, à quoi bon maintenir cette fidélité lorsque le jeu est biaisé ? A quoi bon être le seul imbécile à se garder de tels gestes ? Ça sert à quoi de faire parti du troupeau, si tout le monde est récupéré ensuite telle la brebis égarée ?
L'idéal de s'offrir complètement et entièrement le jour de son mariage, pour suranné et naïf qu'il soit, me parait pourtant valoir la peine de se battre, de faire attention. Il s'agit là du meilleur moyen et du seul de garder sa liberté à tout moment. Aimer n'est pas un vain mot, n'est pas un idéal pour les pourceaux, c'est un engagement de toute une vie, qui réclame une décision de tout son être, spirituellement et charnellement, il faut s'y préparer du mieux possible. Je suis d'ailleurs régulièrement heurté par la rapidité avec laquelle certains disent "aimer" leur partenaire d'un soir ou d'une semaine. Sans même avoir approfondi, avoir grandi, ils balancent ces mots à tous les vents, à la première ou au premier qui passe, alors que ces mots sont justement ce qu'il y a de plus sacré, qu'ils sont le signe définitif de celui à qui ils ont décidé de se donner. Pas de problèmes, ils connaissent à peine la personne, mais on lance du "je t'aime" et du "mon amour", à toutes les sauces, sans voir qu'à force de niveler le vocabulaire, ils finissent par fouler aux pieds le concept d'amour même.
Préservez votre liberté, vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites et que vous vous faites.
Et pour finir, on pourrait évoquer les conséquences dévastatrices sur les gens qui tiennent. Le règne de la suspicion, du doute et de la remise en cause. Si une fille un peu mignonne affirme qu'elle n'y a pas touché, on a du mal à y croire, et si elle y a touché, on se demande ce qui l'empêche de recommencer, après tout, la chair est si faible. Mieux, la morale, je m'en fiche, ce n'est pas ça qui me fait tenir, mais plutôt une certaine idée des choses, de la manière dont elles doivent se dérouler. On pourrait presque dire que ce qui me fait tenir, c'est le mépris que j'éprouve envers eux, c'est la peur panique de leur ressembler, bref, de l'orgueil. Démesuré, et quelque part, encore plus grave que leur faute à eux.
Non, vraiment, cette hypocrisie est dévastatrice.
Et qui remonte, qui remonte, jusqu'à atteindre la tête.
Le ressentiment et la colère. Qui se concluent en rage. Froide.
Dans le milieu catholique, il est couramment admis qu'il faille se préserver sexuellement avant le mariage. Cela fait longtemps que j'ai perdu toutes mes illusions sur ce sujet, mais je pensais naïvement que les tradis et autres catholiques conservateurs étaient (un peu) différents.
Il n'en est rien. Foutrement rien. Eisangélie est cru, mais pas si éloigné que ça de la vérité.
Alors, voilà, ça couche, ça baise, ça saute, ça prend la pilule, la capote, et surtout le pire, c'est que ça se proclame, la main sur le coeur, bon catholique, et qu'il faut que ça se marie dans le rite tridentin à l'église. Ça va même certainement prendre la communion sans problème, après avoir baisé la veille (en outre de la faute en soi, on y rajoute un sacrilège, précision pour ceux qui l'ignorent). Les plus sincères dans l'histoire, ce sont les filles-mères, les seules qui assument. Qui affichent. Qui refusent d'avorter. Et qui en plus, subissent le mépris de leur entourage. Vous comprenez, elles affichent clairement ce qui doit rester bien planqué sous le tapis, bien caché, le secret c'est que tout le monde baise, tout le monde.
Et j'ai beau les prévenir ces idiots, de tout ce qu'ils encourent (mine de rien, si je suis peut-être naïf, je suis un peu plus conscient que la moyenne des conséquences possibles), de tout ce qui risque de leur tomber dessus, il n'y a rien à faire, ils continuent. Parce qu'il ne faut pas oublier qu'il suffit d'une fois. Une fois pour que la fille tombe enceinte, et entre dans le processus terrible de l'IVG. La plupart des mères sont des victimes de l'IVG, mais enfin, si elles n'avaient pas cherché la faute auparavant, peut-être qu'elles n'auraient pas eu à subir ça. Dans mes moments les plus sombres, j'en viens même à me dire qu'elles l'ont mérité. A force de jouer avec le feu, on finit par se crâmer. Par les blessures qu'on provoque, et que l'on se donne. Normal.
Personnellement, je ne suis pas meilleur qu'eux, je ne suis pas un modèle, il est parfaitement possible que je tombe demain, mais j'essaye d'être rigoureux sur ce plan-là, le seul moyen de me défendre, c'est la vérité, c'est que je sache qui en est, qui n'en est pas. Alors oui, c'est peut-être totalitaire, voire même islamiste, mais en même temps, ça permet aux gens encore à peu près droits de se protéger.
Pourquoi se protéger ? Parce que c'est à ces têtes d'abrutis que sont les seuls qui ont décidé de maintenir, de ne pas tomber, de se prendre la tête si oui ou non, ils acceptent les conneries faites par leurs propres potes, une fois qu'il faut parler mariage. Vous imaginez bien, à force de coucher entre eux, habitués de la chair, ils se connaissent par coeur et ne savent que trop les tentations des uns et des autres, et il est hors de question, quand il s'agit de s'engager sérieusement, de choisir quelqu'un qui en serait aussi, pas question d'avoir confiance ! Et ça retombe sur notre pomme, nous les seuls à essayer de tenir, au moins, avec nos idées encore naïves et fraiches, on sait qu'il n'y a pas de problèmes.
Raclures.
En économie, on appelle ça le comportement du passager clandestin. Celui qui paye, qui fait tout dans les règles, acquitte également la note pour tous ceux qui profitent de l'astuce, il fait bénéficier les autres de sa naïveté. Et le moyen pour corriger ce biais, c'est la vérité, la transparence.
J'ose encore espérer que l'hypocrisie est quelque part un signe qu'ils ont conscience de ne pas être dans le catholiquement acceptable, et qu'ils sont conscients de la hiérarchie des valeurs. Mince espoir, tant j'en viens à me demander ce que ça leur apporte de professer la foi catholique. D'autant qu'ils ont le beurre et l'argent du beurre, ces beaux parleurs. Le jour, on est catholique, la nuit, on baise comme des lapins. Une confession, et c'est réglé, on accède à la communion, on est socialement acceptable. Mais nous, dans l'histoire, on est quoi ? Les pigeons de service ? Les gros guignols qui n'ont rien compris à la vie ?
Maintenant, je comprends mieux les petits sourires en coin, les allusions discrètes, les danses lascives, les étonnements feints, etc. Je pourrais en raconter de belles sur tout ce petit monde, les personnes consacrées, mes potes, le milieu, les contradictions flagrantes, les leçons de morale. Les grands séducteurs que je connais ont au moins le mérite, eux, de ne pas se cacher. Et de ne pas aller à la messe. (J'aimais bien la chanson de Sardou sur les deux France, j'en reviens maintenant).
Quand on leur parle, ce sont toujours les mêmes explications qui reviennent : "je suis un drogué du sexe, je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi". Mais il ne fallait pas commencer, imbécile, c'est aussi simple que cela., c'est quoi ce que tu cherches à faire ? Sauter pour sauter ? La belle affaire, ça t'amène où, c'est quoi ta finalité ? Surtout que nous aussi, on a eu droit aux mêmes tentations, aux mêmes instants où l'on sait que la personne en face est disponible, prête à franchir le pas. Pour ceux qui pensent que je suis incapable ou jaloux, non, moi aussi, j'ai chopé, j'ai emballé, je l'ai eu, ce moment, où on sent le frémissement du corps, la fille tremblante, n'attendant que celui qui l'emportera. Et elles n'étaient pas peu désirables, croyez le bien. Mais non. Non. Je n'ai pas cédé, il ne fallait pas, ça n'aurait pas été droit, ça aurait été le meilleur moyen de se priver de sa liberté de décision, et un manque de respect envers la fille, en sus.
Pourtant, malgré ma rage, je fais la différence entre la faute d'une nuit, dont on cherche à se relever, les fiancés impatients et le baiseur invétéré. Tout le monde n'est pas à mettre à la même enseigne. Evidemment. Mais clairement un état de vie dans ce cadre me parait incompatible avec une pratique du catholicisme. Et c'est valable pour tout le monde. Tout le monde.
Oui, j'avais coutume de dire que les tradis et les cathos n'étaient pas meilleurs que les autres, qu'ils avaient juste de plus hautes aspirations, que c'était déjà pas mal. Malgré cela, je pensais qu'il y avait encore un peu pour espérer. Mais non, même pas. Et même pas parmi ses propres potes. On est seuls, je suis seul. Alors, à quoi bon maintenir cette fidélité lorsque le jeu est biaisé ? A quoi bon être le seul imbécile à se garder de tels gestes ? Ça sert à quoi de faire parti du troupeau, si tout le monde est récupéré ensuite telle la brebis égarée ?
L'idéal de s'offrir complètement et entièrement le jour de son mariage, pour suranné et naïf qu'il soit, me parait pourtant valoir la peine de se battre, de faire attention. Il s'agit là du meilleur moyen et du seul de garder sa liberté à tout moment. Aimer n'est pas un vain mot, n'est pas un idéal pour les pourceaux, c'est un engagement de toute une vie, qui réclame une décision de tout son être, spirituellement et charnellement, il faut s'y préparer du mieux possible. Je suis d'ailleurs régulièrement heurté par la rapidité avec laquelle certains disent "aimer" leur partenaire d'un soir ou d'une semaine. Sans même avoir approfondi, avoir grandi, ils balancent ces mots à tous les vents, à la première ou au premier qui passe, alors que ces mots sont justement ce qu'il y a de plus sacré, qu'ils sont le signe définitif de celui à qui ils ont décidé de se donner. Pas de problèmes, ils connaissent à peine la personne, mais on lance du "je t'aime" et du "mon amour", à toutes les sauces, sans voir qu'à force de niveler le vocabulaire, ils finissent par fouler aux pieds le concept d'amour même.
Préservez votre liberté, vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites et que vous vous faites.
Et pour finir, on pourrait évoquer les conséquences dévastatrices sur les gens qui tiennent. Le règne de la suspicion, du doute et de la remise en cause. Si une fille un peu mignonne affirme qu'elle n'y a pas touché, on a du mal à y croire, et si elle y a touché, on se demande ce qui l'empêche de recommencer, après tout, la chair est si faible. Mieux, la morale, je m'en fiche, ce n'est pas ça qui me fait tenir, mais plutôt une certaine idée des choses, de la manière dont elles doivent se dérouler. On pourrait presque dire que ce qui me fait tenir, c'est le mépris que j'éprouve envers eux, c'est la peur panique de leur ressembler, bref, de l'orgueil. Démesuré, et quelque part, encore plus grave que leur faute à eux.
Non, vraiment, cette hypocrisie est dévastatrice.