Moscou et Khartoum ont le sens de l'humour...
Publié le 12 Mai 2006
"Tout se passe bien entre le Liban et la Syrie, pour l'instant". dixit l'ambassadeur de Russie à l'ONU.
A ce titre, la Russie juge inutile l'adoption d'une nouvelle résolution par le Conseil de Securité de l'ONU, concernant les frontières entre le Liban et la Syrie. Dans le même temps, les Américains estiment qu'il ne s'agit plus que d'une question de jours avant que cette résolution, proposée par les Français, ne soit votée. Reste à savoir la monnaie d'échange (probablement des concessions sur l'Iran) avec laquelle les Américains vont payer l'accord des Russes. Le représentant de Kofi Annan, Geir Pedersen, en visite au Liban a réaffirmé la necessité de tracer ces frontières.
Par ailleurs, Bachar Al Assad montre un semblant d'ouverture en affirmant qu'il est prêt à rencontrer sous conditions le Premier Ministre libanais, Fouad Siniora. Personne n'est dupe, sachant que Damas cherche toujours à perturber le régime libanais, la dernière en date étant les manifestations de la semaine passée sur une loi de "contractualisation du service public". Il a reaffirmé l'indépendance du pays :"nos frères syriens doivent également s’habituer à l’idée d’un Liban libre et souverain", chose que les principaux interessés n'ont visiblement pas envie d'entendre.
Ce qui ne manque pas de sel dans cette histoire est que la médiation entre les frères ennemis est réalisée par des ambassadeurs soudanais, sous le contrôle du président Omar El Bechir, que j'ai déjà évoqué comme un exemple de paix, d'amitié entre les peuples, de médiation et de démocratie dans son pays. En effet, le Soudan préside en ce moment le sommet arabe, et est chargé à ce titre, des négociations entre le Liban et la Syrie.
On aura noté cette formule qui en aura fait rigoler plus d'un: « le Soudan est bien placé pour comprendre l’impact des ingérences étrangères dans un pays, d’où l’utilité d’un dialogue interne ». Lorsque l'on sait que rien, que ce soit au Darfour ou au Liban, n'a pu être entamé sans la pression de la communauté internationale, on peut s'interroger sur le sérieux de ces diplomates qui se permettent de tels propos. Etant donné que le seul dialogue interne que les Soudanais et les Syriens connaissent est l'intimidation, le chantage ou le massacre, il y a lieu de se demander ce que cet éminent émissaire soudanais entend par "dialogue interne".
Source: L'Orient Le Jour
A ce titre, la Russie juge inutile l'adoption d'une nouvelle résolution par le Conseil de Securité de l'ONU, concernant les frontières entre le Liban et la Syrie. Dans le même temps, les Américains estiment qu'il ne s'agit plus que d'une question de jours avant que cette résolution, proposée par les Français, ne soit votée. Reste à savoir la monnaie d'échange (probablement des concessions sur l'Iran) avec laquelle les Américains vont payer l'accord des Russes. Le représentant de Kofi Annan, Geir Pedersen, en visite au Liban a réaffirmé la necessité de tracer ces frontières.
Par ailleurs, Bachar Al Assad montre un semblant d'ouverture en affirmant qu'il est prêt à rencontrer sous conditions le Premier Ministre libanais, Fouad Siniora. Personne n'est dupe, sachant que Damas cherche toujours à perturber le régime libanais, la dernière en date étant les manifestations de la semaine passée sur une loi de "contractualisation du service public". Il a reaffirmé l'indépendance du pays :"nos frères syriens doivent également s’habituer à l’idée d’un Liban libre et souverain", chose que les principaux interessés n'ont visiblement pas envie d'entendre.
Ce qui ne manque pas de sel dans cette histoire est que la médiation entre les frères ennemis est réalisée par des ambassadeurs soudanais, sous le contrôle du président Omar El Bechir, que j'ai déjà évoqué comme un exemple de paix, d'amitié entre les peuples, de médiation et de démocratie dans son pays. En effet, le Soudan préside en ce moment le sommet arabe, et est chargé à ce titre, des négociations entre le Liban et la Syrie.
On aura noté cette formule qui en aura fait rigoler plus d'un: « le Soudan est bien placé pour comprendre l’impact des ingérences étrangères dans un pays, d’où l’utilité d’un dialogue interne ». Lorsque l'on sait que rien, que ce soit au Darfour ou au Liban, n'a pu être entamé sans la pression de la communauté internationale, on peut s'interroger sur le sérieux de ces diplomates qui se permettent de tels propos. Etant donné que le seul dialogue interne que les Soudanais et les Syriens connaissent est l'intimidation, le chantage ou le massacre, il y a lieu de se demander ce que cet éminent émissaire soudanais entend par "dialogue interne".
Source: L'Orient Le Jour