Du féminisme dans notre société

Publié le 11 Mai 2008

Via Kroulik:



Natacha Polony


Même si effectivement, je ne partagerai pas son propos sur l' avancée qu'est l'avortement, qui n'est rien de plus qu'une machine à déculpabiliser les hommes, je trouve que son analyse sur notre société est plutôt pertinente.

Ce qui se rapproche de ce que disait Agatha Christie (vu dans le dernier NRH) :

« Nous nous sommes conduites comme des gourdes. Nous avons réclamé à cor et à cri le droit de travailler comme les hommes. Eux, pas fous, ont sauté sur l'occasion : pourquoi entretenir sa femme? Quel mal y a-t-il à ce qu'elle subvienne elle-même à ses propres besoins? Puisqu'elle en a tellement envie, laissons-la faire, sapristi !

Il est quand même navrant que, après nous être si habilement fait passer pour le «sexe faible », nous soyons maintenant à égalité avec les femmes des tribus primitives qui triment toute la journée dans les champs, font des kilomètres à pied pour ramasser comme combustible des broussailles à chameau et qui voyagent en portant toute leur batterie de cuisine et autres ustensiles ménagers sur leur tête, cependant que le mâle, superbe, se pavane devant, libre de tout chargement à l'exception d'une arme meurtrière pour défendre ses femmes.

Il faut rendre cette justice aux victoriennes : elles ont mis leurs hommes à la place où elles le voulaient. Elles se sont posées en êtres fragiles, délicats, sensibles, ayant un constant besoin d'être chéris et protégés. Ont-elles été tyrannisées et opprimées? Personnellement, ce n'est pas ainsi que je me les rappelle. Je revois les amies de ma grand-mère: elles me paraissent toutes avoir eu beaucoup de ressort et parvenir presque toujours à agir comme elles l'entendaient. Des femmes dures, volontaires, remarquablement cultivées et informées.

Cela dit, elles portaient une immense admiration à leurs hommes. Elles les trouvaient franchement épatants, pleins d'allure, avec une tendance marquée au libertinage et aux écarts de conduite. Dans le quotidien, une femme n'en faisait qu'à sa tête tout en proclamant la supériorité masculine afin d'éviter au mari de perdre la face. »


Agatha Christie, Une autobiographie, Le Livre de poche, 2006, p. 226-227.


Rédigé par Polydamas

Publié dans #Société

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A
mais que cette journaliste est bête, c'est affligeant. Elle a bien appris son catéchisme, bravo. 
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C
Quelqu'un que je connais bien et admire dis "l'homme est premier mais la femme est supérieure..." J'adhère !Concernant les propos d'Agatha Christie, je ne pense pas qu'elle soit représentative de la population de son époque (niveau social j'entends) le rester chez soi pour une épouse (comme à notre époque d'ailleurs) présuppose des moyens financiers au-dessus de la moyenne (je sais de quoi je parle...).Pour Natacha Polony, des éléments intéressants c'est vrai à part les dérives habituelles des personnes qui veulent défendre une hypothèse en cherchant ce qui la sert plutôt que de l'échafauder à partir d'observations si possible impartiales.
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K
Intéressants les commentaires : ils sont sur le texte d'Agathie Christie que j'avais lu dans la NRH et peu (ou pas) sur les vidéos.
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F
Texte très intéressant! Je me suis permis de vous l'emprunter...
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P
<br /> Ne vous génez pas, c'est fait pour... :-)<br /> <br /> <br />
D
@Fred : J'étais au Svalbard l'été dernier et j'ai pu constater qu'à Longyearbean ou à Alesund (le village le plus septentrional au monde) il y a autant de femmes que d'hommes. On y trouve aussi, et c'est quand même un peu bizarre, des déboutés du droit d'asile. A 900 km du pôle nord ils vendent des kebabs à des  touristes revenus de tout. Pardon pour la digression.
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