Prière du para

Publié le 14 Mai 2008

Je m’adresse à vous, mon Dieu
Car vous donnez
Ce qu’on ne peut obtenir que de soi.
Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste,
Donnez-moi ce qu’on ne vous demande jamais.
Je ne vous demande pas le repos
Ni la tranquillité,
Ni celle de l’ âme, ni celle du corps.
Je ne vous demande pas la richesse,
Ni le succés, ni même la santé.
Tout ça, mon Dieu, on vous le demande tellement,
Que vous ne devez plus en avoir !
Donnez-moi, mon Dieu,ce qui vous reste,
Donnez-moi, ce que l’on vous refuse.
Je veux l’insécurité et l’inquiètude
Je veux la tourmente et la bagarre,
Et que vous me les donniez, mon Dieu,
Définitivement.
Que je sois sûr de les avoir toujours
Car je n’aurai pas toujours le courage
De vous les demander.
Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste,
Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas,
Mais donnez-moi aussi le courage,
Et la force et la foi.
Car vous êtes seul à donner
Ce qu’on ne peut obtenir que de soi.


Prière trouvée sur le corps d'André Zirneld, tué en 1942 en Lybie. Pour en savoir un peu plus, c'est ici, et pour écouter la version chantée, c'est .


Oui, ça arrive là, comme ça, que voulez-vous, j'avais envie, ça manque de spiritualité ici...

 

Rédigé par Polydamas

Publié dans #Entracte

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F
"Si l'on n'avait pas fait ce qu'il fallait, à Vienne ou à Lépante (sur<br /> les prières de St Pie V, qui a institué le Rosaire à cette occasion),<br /> on ne serait sûrement plus catholique aujourd'hui, à l'image des terres<br /> conquises depuis le VIIe par l'islam."Je ne sais pas. L'Islam n'a pas pris en Europe, partout où il est arrivé les armes à la main. Constantinople est la seule véritable exception, et c'est l'endroit où l'Islam est le plus sur la défensive (une défensive agressive, j'en conviens). La réciproque est vraie, des siècles de politique européenne agressive et colonisatrice n'ont pas fait reculer l'Islam d'un pouce en Orient."Et pourquoi vous obstinez-vous à ne prendre en compte que la version<br /> littérale des Evangiles en oubliant tous les enseignements des<br /> scholastiques qui ont pourtant été depuis longtemps validés ?"Excusez-moi, mais c'est un langage de syndicaliste...
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P
<br /> Que je sache, jamais la colonisation n'a tenté de convertir les territoires colonisés de manière importante, à la différence de nos amis musulmans.<br /> <br /> Quant au langage de syndicaliste, je vois mal en quoi il serait faux, on ne peut pas être hémiplégique et refuser de reconnaitre l'enseignement des Pères de l'Eglise.<br /> <br /> Au fait, je vous recommande de lire ceci. C'est la charité qui est obligatoire, non le pacifisme.<br /> <br /> <br />
F
Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il faut faire, ou de ce qu'il aurait fallu faire. Je constate juste qu'entre le message évangélique et sa traduction en doctrine sociale et politique, il y a un ensemble de contradictions qui me paraissent en partie incompressibles.Peut-être qu'une bonne intelligence du message du Christ aurait conduit à ne pas combattre l'Islam. Le combat contre l'Islam a eu des conséquences de long terme sur le christianisme européen, dont il a exacerbé les contradictions, ouvrant la voie aux Lumières et au laïcardisme, qui triomphent aujourd'hui et ouvrent la porte à l'Islam. Peut-être qu'en faisant davantage confiance à la Parole du Christ et moins au langage des armes, nous aurions fait davantage progresser le message chrétien, y compris dans le monde aujourd'hui musulman. Peut-être. Je rappelle également qu'à l'époque du Christ, les lieux saints étaient occupés. Et que la spécificité du Christ et de Saint Paul, par rapport à ce qu'attendaient les Juifs, a précisément été de ne pas appeler à la libération matérielle des lieux saints, mais à la conversion des nations.
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P
<br /> <br /> Le combat contre l'Islam a eu des conséquences de long terme sur le christianisme européen, dont il a exacerbé les contradictions, ouvrant la voie aux Lumières et au laïcardisme, qui triomphent<br /> aujourd'hui et ouvrent la porte à l'Islam<br /> <br /> <br /> Clairement non. Je ne vois pas ce qui vous fait dire ceci. Parce que la Renaissance, le fait de recentrer l'univers sur l'homme, qui donneront après les Lumières ne provient absolument pas des<br /> croisades, plutôt de la croissance d'un Etat moderne, face aux divisions locales. Et je ne vois pas où est le mal à se défendre contre ceux qui ne veulent faire rien d'autre que vous convertir de<br /> force ou de vous passer au fil de l'épée.<br /> <br /> Si l'on n'avait pas fait ce qu'il fallait, à Vienne ou à Lépante (sur les prières de St Pie V, qui a institué le Rosaire à cette occasion), on ne serait sûrement plus catholique aujourd'hui, à<br /> l'image des terres conquises depuis le VIIe par l'islam.<br /> <br /> Quant à la DSE, elle ne dit pas que l'on ne peut pas faire la guerre, elle ne dit pas que l'on n'a pas le droit de se défendre. Rien ne contredit le langage des armes, quand celui-ci est<br /> légitime.<br /> <br /> <br /> Je rappelle également qu'à l'époque du Christ, les lieux saints étaient occupés.<br /> <br /> Les lieux saints étaient occupés mais les juifs n'étaient pas obligés de se convertir, je ne suis pas sûr qu'on puisse comparer l'occupation romaine avec l'occupation islamique. Mais si le Christ a<br /> justement dit qu'il n'était pas là pour faire la guerre, pour renverser le pouvoir, il n'a jamais dit qu'il ne fallait pas le défendre quand celui-ci était attaqué par des forces viscéralement<br /> hostiles.<br /> <br /> <br /> Peut-être qu'en faisant davantage confiance à la Parole du Christ et moins au langage des armes, nous aurions fait davantage progresser le message chrétien, y compris dans le monde aujourd'hui<br /> musulman. Peut-être.<br /> <br /> <br /> L'exemple des maronites montre que cela aurait été extrêmement difficile, le langage des armes revenant périodiquement, ne serait-ce que pour se faire respecter. J'ajoute qu'aujourd'hui, c'est à<br /> une colonisation rampante à laquelle nous devons faire face, ce qui peut là encore, mal se passer.<br /> <br /> Et pourquoi vous obstinez-vous à ne prendre en compte que la version littérale des Evangiles en oubliant tous les enseignements des scholastiques qui ont pourtant été depuis longtemps validés ?<br /> <br /> <br />
F
"Il n'y a pas à opposer l'esprit du guerrier et celui du catholique..."Dieu que j'envie votre absence de doutes...Venner est agaçant, il pousse trop loin le détricottage du paganisme et de l'évangélisme dont le syncrétisme a donné notre civilisation. Et il idéalise le paganisme de façon un peu grotesque. En revanche il voit bien ce syncrétisme, et l'origine nettement extra-évangélique de la morale guerrière chez nous, et vous ne la voyez pas.La notion de "guerre sainte", chez nous, est une importation directe de l'Islam. Les rares exceptions antérieures à la conquête musulmane sont le fait de non-chrétiens (le Romain Constantin, le Franc Clovis), dans des scénarios mercantiles qui outrepassent largement les frontières du blasphème (la victoire militaire contre la conversion! Sous-entendu, tu ne me donnes pas la victoire, je ne me convertis pas!).La première guerre de conversion a été celle de Charlemagne contre les Saxons - un Charlemagne marqué par son contact avec l'envahisseur musulman. L'esprit de croisade s'est ensuite développé dans le monde byzantin du Xe siècle, avec la dynastie macédonienne. Puis la contagion a gagné l'Occident. Il est curieux de voir que l'empilement de la propagande chrétienne et de la propagande laïcarde a fini par faire oublier cette évidence historique: les musulmans ont inventé le concept de croisade, et nous l'ont ensuite imposé... Mais il est parfaitement blasphématoire. Et inopérant, l'histoire l'a montré.
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P
<br /> Non, il n'y a pas à opposer parce que ce sont deux niveaux différents. Dans l'un, il s'agit d'être au service de l'Etat, de la collectivité, ce qui impose des politiques  et des actes imposant<br /> la force. Ensuite la charité impose parfois l'usage de la force, l'exemple des marchands du temple dégagé violemment par le Christ est là pour en témoigner. Il y a des moments où il faut savoir<br /> l'utiliser, histoire de remettre en place une véritable et saine hiérarchie. Le martyre n'impose aucunement d'être naïf et de ne pas se battre, ce qui est interdit est de renier le Christ d'une<br /> quelconque manière. Le christianisme légitime le combat si on sait raison garder, il ne légitime pas le reniement.<br /> <br /> Sinon, sur les croisades, il ne faudrait quand même pas tout mélanger. Au début, il n'y a rien d'autre, sous l'effet d'une démographie galopante, des guerres médiévales locales, etc, la volonté de<br /> reconquête des lieux saints (je ne vois absolument pas en quoi les musulmans seraient plus légitimes que les occidentaux pour les occuper). Après oui, ça part en rapines, etc. Reste qu'au début, il<br /> n'y a pas de problèmes, c'est parfaitement légitime et normal de reconquérir les lieux saints. Ainsi un roi de Jerusalem, tel que Baudouin IV a été un véritable modèle de charité et de probité tout<br /> en faisant face fermement à ses ennemis et à sa maladie (la lèpre).<br /> <br /> Je sais bien tout ce qu'on doit à l'héritage païen (je suis un fervent lecteur de la NRH), et je sais que la logique de l'honneur à tout crins va complétement à l'encontre du catholicisme. Il<br /> n'empêche, l'engagement armé n'est pas incompatible avec icelui tant qu'il est au service du bien commun.<br /> <br /> Quant au concept inopérant de guerre sainte, la stabilité et le maintien de l'islam témoigne justement du contraire. Je ne dis pas qu'il faille l'utiliser, je dis que ce n'est pas illégitime de<br /> tenter de récupérer les lieux saints ou de se battre au service d'une foi. J'ajoute qu'à vous entendre, on a un peu l'impression qu'on aurait mieux fait de laisser entrer l'islam en Europe, pour<br /> nous détruire. Sympa comme programme...<br /> <br /> <br />
P
Dans le numero de la NRH consacré à Mai 68, Venner parle dans son éditorial de la prière du para, et de l'esprit para qu'il oppose au christianisme. Souffrance recherchée d'un côté, soumission à la souffrance de l'autre... selon Venner, qui fait souvent des petites piques à l'encontre des valeurs chrétiennes.
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P
<br /> Je sais, il y a toujours un côté crispant dans la NRH, un côté païen, qui m'énerve également. Il  n'y a pas à opposer l'esprit du guerrier et celui du catholique...<br /> <br /> <br />
J
Le martyr par application littérale du "tendez l'autre joue" est une voie spéciale, une vocation particulière, admirable, maisl'application de ce principe à une société chrétienne entière ne reviendrait-il pas au suicide collectif , à la disparition de l'église militante ? Notre Seigneur n'a jamais évoqué quoi que ce soit de ce genre, pas plus qu'il n'a cherché à dissuader  le centurion de faire son devoir de soldat.Si Saint Augustin en "défrise "certains, voir aussi saint Thomas d'Aquin sur "la guerre juste".
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P
<br /> Oh, vous savez, FC va certainement nous trouver des raisons pour lesquelles St Thomas serait un peu "limite"... :-)<br /> <br /> <br />