Questions naïves

Publié le 24 Avril 2008

Pas si naïves que cela, vous vous en doutez.

- Pourquoi, dans les églises modernistes, le tabernacle est-il toujours relégué sur le côté ? Si vraiment, c'était l'endroit le plus important d'une église, puisqu'il accueille les Stes Espèces, pourquoi n'est-il pas en plein centre, à la seule place qui lui est due ? Pourquoi est-on obligé de le chercher du regard ?

- Pourquoi, dans le rit moderne, le canon est-il réduit à la portion congrue ? Pourquoi ce passage primordial, de préparation à la consécration, moment le plus important de la messe, ne dure-t-il pas plus de quelques minutes, montre en main ?

- Pourquoi les fidèles ne s'agenouillent-ils généralement plus, dans une messe moderniste ? C'est pourtant leur dieu qui est présent sur l'autel.

- Pourquoi le dernier Evangile ou les prières au bas de l'autel ont-il été passés à la trappe, dans le nouveau missel romain ? (Le dernier Evangile, pour ceux que ça intéresse, c'est ça)

- Pourquoi, la formule  "Père bénis ce pain fruit du travail des hommes et des femmes" a-t-elle été incluse dans certains offices ? Je ne savais pas que la notion "les hommes", pris dans son sens le plus complet, excluait les femmes. Pourquoi diable ce besoin de satisfaire les féministes ? L'Eglise se sent vraiment coupable de professer ce qu'elle pense ?

- Pourquoi les annonces sont-elle désormais dites juste après la communion, en suivant l'acte de grace ? Pourquoi les avoir changées de place, avant le sermon, ça me paraissait impeccable, désormais, ce n'est pas la manière la plus propice pour se recueillir après la communion.

- Pourquoi les prêtres modernistes refusent-ils de mettre une soutane dans la rue, et se contentent d'un pin's discret pour marquer leur condition ? Ont-ils honte de ce qu'ils représentent ?

"L'adoption du nouvel Ordo Missae n'est certainement pas laissée à la libre décision des prêtres ou des fidèles... Le nouvel Ordo a été promulgué pour prendre la place de l'ancien"

-  Pourquoi certains modernistes ne comprennent-ils pas que cette phrase du pape Paul VI en Mai 1976 va totalement à l'encontre du Motu Proprio du 7 Juillet 2007, qu'il arrive donc que deux papes se contredisent ?

- Pourquoi oublie-t-on aujourd'hui systèmatiquement la qualification de "saint" devant les grands personnages de l'Eglise Catholique ? Pourtant la canonisation, ce n'est pas rien, ça mérite  même d'être mentionné, sisi, je vous jure.

- Pourquoi l'enfer n'est-il quasiment plus du tout évoqué, théologiquement parlant ? Parce que ça ne fait pas assez open-mind ?

Comment ça, j'aime la provoc ? :-)
Voici donc résumés les quelques griefs et incohérences que les tradis pourraient reprocher à la nouvelle mouture de la messe. Certains me demandaient ce qui posait problème aux tradis, j'espère qu'ils comprennent mieux.

 

Rédigé par Polydamas

Publié dans #Religion

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L
Attirée par votre réaction à mon commentaire chez Tristan Mendès France, que je n'ai pas bien compris, mais je suppose que ce devait être de l'humour (et je ne comprends que mon humour, c'est affreux), je viens ici et je dois dire que je suis d'accord avec vous (bon, d'un autre côté, je devrais probablement avoir honte, car je vais assez peu à la messe), car je n'aime pas les rituels mous. Cependant une question. Pour moi, enfer = gehenne = feu = destruction totale de l'âme. J'ai rencontré des catholiques d'accord avec moi mais peu. Et vous, qu'en pensez-vous?
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P
<br /> En fait, oui, l'enfer existe, mais l'âme n'est pas détruite, c'est une souffrance perpétuelle, l'âme demeurant consciente de ce qui lui arrive.<br /> <br /> C'est une souffrance éternelle, l'âme demeure dans les tourments, mais non, elle n'est pas détruite.<br /> <br /> <br />
M
Pour etre moderne c'est moderne...Si Jesus etait de notres quelle serait sa montre suisse ? à vos claviers !
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L
"Le qualificatif de moderniste..." Je me permets d'insister : c'est peut-être une "provoc" (de l'humour ?) de la part de certains, mais c'est aussi le pain quotidien de l'argumentaire intégriste (la "Rome moderniste" etc...). Il est vrai qu'à lire certains, l'Evangile lui-même semble hérétique. Ainsi récemment, selon un commentateur d'un autre forum, la formule "Jésus, pain de vie" employée dans une prière fleure le modernisme. Le responsable de cette formule est... Jésus-Christ lui-même, cité par saint Jean (6-35).
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B
Je renchéris sur Olivier :Le Bref examen critique, je l'ai lu, ça ne m'a pas convaincu, et ça tombe bien, Paul VI non plus. Le ton est extrêmement polémique. C'est un texte signé par deux cardinaux sur une centaine, et encore (voyez ça par exemple : http://www.sacrosanctum-concilium.org/textes/dc/1970/342/342.php). Tous les reproches sur l'élaguage qui a été effectué lors de la réforme liturgique, à mon humble avis et à celui de Joseph Ratzinger qui préfère parler de "restauration d'une fresque" dans L'Esprit de la liturgie - un ouvrage assez récent... - ne portent pas. Le qualificatif de "moderniste" déplaît à juste titre, parce que c'est celui que l'Eglise a employé pour qualifier une hérésie. Qualifier ses contradicteurs d'hérétiques, même si telle n'était sans doute pas votre intention, ne me semble pas une bonne manière de discuter.
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L
... il est en effet pour le moins maladroit et surtout léger de qualifier de "moderniste" (sans précisions ni nuances) le nouvel ordo missae... selon lequel les papes célèbrent depuis plus de trente ans. Rappelons que le modernisme est une hérésie qualifiée. Depuis trente ans, les vicaires du Christ sacrifieraient dans l'hérésie. Alors dans ce cas, la seule attitude logique est le sédévacantisme.Par ailleurs, l'emploi du terme "intégriste" suppose aussi des précautions. Préférons lui décidément celui de "traditionalistes", en dépit des objections qu'il soulève aussi. La principale est que les "traditionalistes "n'ont bien sûr pas le "monopole" de la tradition, pas plus que le refus d'un "nationalisme" entraîne nécessairement la négation de la nation. Les catholiques qui reçoivent le concile Vatican II peuvent à bon droit se réclamer de la "tradition" de l'Eglise (et ils s'en privent de moins en moins). Mais il est courant qu'une appellation catégorielle soit en quelque sorte tirée de l'extension d'un aspect relatif de ceux ceux qu'il sert à désigner. L'exemple du nationalisme le rappelle. Il n'est pas nécessaire d'être nationaliste pour aimer sa nation, mais il est objectif que le nationalisme insiste particulièrement sur la nation. Enfin, l'expression "traditionaliste" est acceptée, et même revendiquée par les intéressés. Dans un autre domaine, il est toujours plus rigoureux de qualifier un communiste de "communiste" que de "crapule stalinienne". Certes, des "traditionalistes" (mais pas tous) développent en plus des attitudes intégristes...
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P
<br /> J'ai dit que je faisais de la provoc'... :-)<br /> <br /> Sinon, j'ai répondu plus haut à cette question.<br /> <br /> <br />