Une très belle surprise ch'ti
Publié le 7 Mars 2008
J'ai franchi le pas.
Je suis allé voir "Bienvenue chez les ch'tis". Je pensais que dans un gros multiplexe, un jeudi à 18h30, il n'y aurait personne. Pas de bol, il n'y avait quasiment plus de sièges disponibles dans la salle ( 400 places tout de même).
Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant rigolé en regardant un film. Ayant eu l'occasion de passer nombre de mes vacances, étant môme, en Picardie, j'y ai retrouvé nombre des traits de cette région qui n'est aride que pour ceux qui ne la connaissent pas.
Kad surjoue parfois, les bons sentiments sont légions, les gags téléphonés, mais la mayonnaise prend. Le film est un concentré de chaleur, de rigolade, c'est de la joie en barre. J'ai ri d'un bout à l'autre du film. Une très bonne surprise, vraiment.
Enfin, pas pour tout le monde.
Michel Wievorka, président du conseil scientifique du Cran, estime qu'il n'y a pas assez de diversité, que le film ne représente que la France franchouillarde et ivrogne, repliée sur elle-même, et que c'est dommage. Et bien, je le dis ici, que ce connard de sociologue aille se faire foutre, et le CRAN avec.
Car Dany Boon, converti au judaïsme, est fils de kabyle. Kad d'origine algérienne. Et les immigrés ne sont pas absents du film, bien au contraire (Momo, de la baraque à frites).
MAIS CES IMMIGRES SONT INTEGRES.
Ils font partie de la communauté ch'ti, ne jouent pas la carte de leur particularisme là où ils vivent, parlent le patois, boivent autant que les ch'tis, bref sont plus ch'tis que les ch'tis. Et ça forcément, ça en désole quelques uns. C'est bien de connaitre l'étranger, d'être ouvert, projeté sur l'Europe, mais c'est encore mieux de connaitre SON pays, et les différentes régions qui le composent...
Voilà un film joyeux, sans repentance, sans esprit chagrin, qui fait la part belle aux traditions et aux coutumes locales, qui joue sur les préjugés des Français à l'égard du Nord (très bonne scène de re-création du Nord via les préjugés les plus caricaturaux), qui brise la mentalité déletère de guerre civile et de calomnie propre aux Français, et il y en a qui ne sont pas contents parce qu'il n'y aurait pas assez de diversité dans le film ? Mais que ces connards nous foutent la paix. Pour une fois qu'un film nous change des bobos parisiens shootés à la coke qui bien évidemment, n'ont pas apprécié ce film "popu", on ne va pas bouder notre plaisir.
On remarquera que ce même sociologue gauchiste estime que les traditions du Nord n'ont aucune importance si elles n'ont pas été crées au sein des mines ou dans le monde des usines. Rien à cirer de l'héritage, des coutumes ancestrales, ce qui importe ce sont les luttes sociales, la division, le combat contre le patron. Toujours la même rengaine.
On sait que ce n'est pas une région dont le malheur fut absent, bien au contraire. Terrain d'invasion de toutes les armées, le Nord a toujours été en première ligne des guerres qui ont touché la France. Ensuite, la désindustrialisation, l'arrêt des mines, des usines de textile, le désarroi agricole furent les coups durs portés contre la région du Nord. Mais qu'importe, même si la vie fut difficile, les gens du Nord ont toujours conservé leur accueil chaleureux et leur jovialité.
Et Jacques Duquesne a raison:
Non vraiment, si vous ne l'avez pas encore vu, courez voir ce film.
Ça va vous changer de la repentance.
PS: A lire le Criticon du regretté Desproges. Les critiques n'ont pas changé depuis 20 ans. Via Harald.
Je suis allé voir "Bienvenue chez les ch'tis". Je pensais que dans un gros multiplexe, un jeudi à 18h30, il n'y aurait personne. Pas de bol, il n'y avait quasiment plus de sièges disponibles dans la salle ( 400 places tout de même).
Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant rigolé en regardant un film. Ayant eu l'occasion de passer nombre de mes vacances, étant môme, en Picardie, j'y ai retrouvé nombre des traits de cette région qui n'est aride que pour ceux qui ne la connaissent pas.
Kad surjoue parfois, les bons sentiments sont légions, les gags téléphonés, mais la mayonnaise prend. Le film est un concentré de chaleur, de rigolade, c'est de la joie en barre. J'ai ri d'un bout à l'autre du film. Une très bonne surprise, vraiment.
Enfin, pas pour tout le monde.
Michel Wievorka, président du conseil scientifique du Cran, estime qu'il n'y a pas assez de diversité, que le film ne représente que la France franchouillarde et ivrogne, repliée sur elle-même, et que c'est dommage. Et bien, je le dis ici, que ce connard de sociologue aille se faire foutre, et le CRAN avec.
Car Dany Boon, converti au judaïsme, est fils de kabyle. Kad d'origine algérienne. Et les immigrés ne sont pas absents du film, bien au contraire (Momo, de la baraque à frites).
MAIS CES IMMIGRES SONT INTEGRES.
Ils font partie de la communauté ch'ti, ne jouent pas la carte de leur particularisme là où ils vivent, parlent le patois, boivent autant que les ch'tis, bref sont plus ch'tis que les ch'tis. Et ça forcément, ça en désole quelques uns. C'est bien de connaitre l'étranger, d'être ouvert, projeté sur l'Europe, mais c'est encore mieux de connaitre SON pays, et les différentes régions qui le composent...
Voilà un film joyeux, sans repentance, sans esprit chagrin, qui fait la part belle aux traditions et aux coutumes locales, qui joue sur les préjugés des Français à l'égard du Nord (très bonne scène de re-création du Nord via les préjugés les plus caricaturaux), qui brise la mentalité déletère de guerre civile et de calomnie propre aux Français, et il y en a qui ne sont pas contents parce qu'il n'y aurait pas assez de diversité dans le film ? Mais que ces connards nous foutent la paix. Pour une fois qu'un film nous change des bobos parisiens shootés à la coke qui bien évidemment, n'ont pas apprécié ce film "popu", on ne va pas bouder notre plaisir.
On remarquera que ce même sociologue gauchiste estime que les traditions du Nord n'ont aucune importance si elles n'ont pas été crées au sein des mines ou dans le monde des usines. Rien à cirer de l'héritage, des coutumes ancestrales, ce qui importe ce sont les luttes sociales, la division, le combat contre le patron. Toujours la même rengaine.
On sait que ce n'est pas une région dont le malheur fut absent, bien au contraire. Terrain d'invasion de toutes les armées, le Nord a toujours été en première ligne des guerres qui ont touché la France. Ensuite, la désindustrialisation, l'arrêt des mines, des usines de textile, le désarroi agricole furent les coups durs portés contre la région du Nord. Mais qu'importe, même si la vie fut difficile, les gens du Nord ont toujours conservé leur accueil chaleureux et leur jovialité.
Et Jacques Duquesne a raison:
Réjouissons-nous, tous, que nous soyons Bretons, Normands, Provençaux, Alsaciens ou Périgourdins. Réjouissons-nous parce que le succès d'un film vient de mettre en valeur les qualités d'une
région. Et que les autres Français, loin de faire la fine bouche, loin de s'en détourner sous prétexte qu'ils n'en comprennent pas toutes les paroles, apprécient cette comédie populaire, lui font
plus qu'un succès : un triomphe. Qui en dit long sur nous tous.
(...)
Ils auraient pu pleurer, implorer qu'on leur vienne en aide ou poser des bombes, comme l'ont fait, comme le font encore, ailleurs, quelques fous. Ils pourraient aussi accuser les météos de la télévision qui appellent Nord tout ce qui est au nord de la Loire et qui ignorent, par exemple, que les heures d'ensoleillement sont plus nombreuses à Dunkerque, pays de la bière, qu'à Bordeaux, pays du vin.
(...)
Or, tous ces gens ont appris à vivre ensemble, à s'accueillir. Non sans difficultés parfois. Mais ils l'ont fait. Parce que cela fait partie de leurs habitudes : ouvrir les bras, accueillir. Cela ne veut pas dire que le chômage, l'insécurité, la pluie et le vent sont inconnus. Loin de là. Mais la fête est toujours présente sur les places, dans les rues et dans les coeurs. Et si les Français, tous les Français, de Marseille à Strasbourg ou à Brest, font un tel succès à ce film, c'est qu'ils se reconnaissent dans ces hommes et ces femmes, c'est qu'ils se sentent meilleurs qu'on ne le dit, meilleurs qu'ils ne le croient eux-mêmes bien souvent et capables de faire mieux.
Fiers d'être Français en somme.
Avec le sourire.
(...)
Ils auraient pu pleurer, implorer qu'on leur vienne en aide ou poser des bombes, comme l'ont fait, comme le font encore, ailleurs, quelques fous. Ils pourraient aussi accuser les météos de la télévision qui appellent Nord tout ce qui est au nord de la Loire et qui ignorent, par exemple, que les heures d'ensoleillement sont plus nombreuses à Dunkerque, pays de la bière, qu'à Bordeaux, pays du vin.
(...)
Or, tous ces gens ont appris à vivre ensemble, à s'accueillir. Non sans difficultés parfois. Mais ils l'ont fait. Parce que cela fait partie de leurs habitudes : ouvrir les bras, accueillir. Cela ne veut pas dire que le chômage, l'insécurité, la pluie et le vent sont inconnus. Loin de là. Mais la fête est toujours présente sur les places, dans les rues et dans les coeurs. Et si les Français, tous les Français, de Marseille à Strasbourg ou à Brest, font un tel succès à ce film, c'est qu'ils se reconnaissent dans ces hommes et ces femmes, c'est qu'ils se sentent meilleurs qu'on ne le dit, meilleurs qu'ils ne le croient eux-mêmes bien souvent et capables de faire mieux.
Fiers d'être Français en somme.
Avec le sourire.
Non vraiment, si vous ne l'avez pas encore vu, courez voir ce film.
Ça va vous changer de la repentance.
PS: A lire le Criticon du regretté Desproges. Les critiques n'ont pas changé depuis 20 ans. Via Harald.