Droit de l'embryon ?

Publié le 27 Février 2008

C'est emmerdant de fréquenter des forums, on y rencontre des gens extrêmement talentueux, Lucilio a tout bon....

 C'est un forum libéral, c'est un peu jargonnant mais l'essentiel y est.



Cette deuxième ligne de défense, qui ne se base plus sur la négation du fait biologique, se déplace effectivement sur le terrain philosophique en visant à dépersonnaliser le foetus, que se soit durant la phase embryonnaire ou tout au long du processus utérin. Selon cette thèse, le foetus dépersonnalisé ne serait donc pas une personne et ne posséderait par conséquent aucun droit, et il serait donc licite de le détruire.


Cette thèse se base sur une confusion entretenue par les pro-avortement quant à savoir de quels types de droits nous parlons et sur un strawman qui voudrait que les pro-life affirmeraient que la personne humaine est titulaire de tous les droits individuels et cela dès le premier jour de la fécondation. Ce qui signifierait qu'un enfant de quatre ans aurait exactement la même liberté, les mêmes droits qu'un adulte de quarante ans. Ce qui n'est pas raisonnable d'un point de vue libéral et même libertarien car la liberté est liée à la consience, à la capacité de choisir et à la responsabilité. Les défenseurs de l'avortement pointent, avec raison, le caractère manifestement erroné de cette thèse extrémiste qui voudrait que l'être humain acquerrait la totalité des droits individuels dès le premier jour de la conception. Et tirent, de manière fausse, en conclusion que, a contrario, le foetus ou à tout le moins l'embryon n'a aucun droit. Cette dernière position est tout aussi extrémiste et tout aussi fausse que la première.

En effet, la liberté et les droits individuels s'acquièrent de manière progressive, conformément à l'évolution de la conscience et de l'autonomie morale et physique de l'individu. Ainsi, un enfant de six ans a le droit de voir sa vie respectée, même d'être propriétaire, mais pas de diriger une entreprise. De même qu'un handicapé mental se verra reconnaître moins de droits et moins de responsabilités suite à son manque d'autonomie et conscience, mais tout en conservant son droit de n'être pas tué. Alors, certes, l'embryon et le foetus ne disposent pas de tous les droits individuels (au moins de manière effective - en effet, par exemple, même un non-né peut déjà hériter), mais il dispose bien du principal droit individuel, le droit à la vie.

Le droit à la vie, comme le reste des droits authentiques, est négatif. C'est-à-dire qu'il affirme qu'un individu ne peut être privé de la vie par d'autres.
Personne ne peut tuer un individu. La thèse des pro-avortement postule que ce droit serait lié à la capacité rationnelle de l'être humain.

Or, l'être humain, dès le premier jour de la fécondation, possède une nature rationnelle qui se developpera de manière continue avec le temps. Son développement est variable, mais sa capacité est constante. La nature rationnelle de l'être humain est toujours là, dans le zygote, dans l'embryon, dans le foetus, dans le bébé, dans l'enfant, dans l'adulte et dans le vieillard. Et si de nombreux droits individuels sont bien liés au développement effectif de l'être humain, le droit à la vie, le titre de personne, quant à lui n'est pas lié au contingent, à ce qui évolue, mais à cette caractéristique essentielle qui est toujours présente dès le premier jour de la fécondation. Le droit à la vie n'est pas graduel : on l'a ou on ne l'a pas. On ne peut, dès lors, le lier à aucun élément progressif comme c'est le cas du développement d'un élément physique concret. Le changement de non-personne à personne est un changement d'essence qui se produit quant il existe un changement substantiel dans l'entité biologique. Et ce changement substantiel, d'essence a lieu lors de la fécondation, lorsque surgit un nouvel individu - issu du mélange de deux matières de deux autres individus - qui conservera son essence tout au long du processus vital, jusqu'à la mort.

En conclusion, l'être humain est bien une personne dès le moment même de sa fécondation et le foetus comme l'embryon jouissent, au minimum, du droit à la vie.

Rédigé par Polydamas

Publié dans #Pro-vie

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P
Ah...l'ennui c'est que 1°) avorter n'est pas fait de gaieté de coeur, c'est une chose épouvantable à vivre, sans que ce soit dû à la pression exterieure ou quoi que ce soit de ce genre, une femme qui avorte n'a souvent (je ne dis pas toujours) pas le choix et cela reste un traumatisme à vie, une culpabilité que le genre de discours que vous tenez ne vient pas soulager...Bouuuuh les monstrueuses femelles qui ne sont pas capables d'assumer mais 2°) à l'heure actuelle on ne peut pas toujours assumer un bébé lors d'une grossesse surprise ou non désirée et 3°) vous parlez d'abandonner le bébé, mais même lorsqu'il s'agit d'une grossesse non désirée, pour une femme qui a porté son bébé neuf mois c'est encorer plus epouvantable d'abandonner la chair de sa chair ! Et parce qu'il est plus légitime d'abandonner son enfant, de lui infliger dès sa naissance la dechirure d'une séparation, pour que peut être jamais personne ne l'adopte ? Combien d'enfant passent des années en orphelinat ? Les conditions d'adoption sont devenues tellement draconniennes qu'ils faut attendre des annnées avant d'avoir la moindre petite chance d'avoir un enfant ! Arretez de croire que les femmes avortent avec plaisir et ne regrettent rien ! Nous sommes dans un monde ou malheureusement on ne nous laisse pas toujours le choix ! Moi je dis arrêtons de couper les arbres et de tondre la pelouse, ce sont des êtres vivants qui ont aussi le droit à la vie non ?
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W
Polydamas:"je souhaite juste que chaque embryon puisse avoir la chance de voir le<br /> jour, d'être porté à terme. Pour le reste, on peut s'arranger..."C'est quoi "le reste", vous comptez adopter tous les embryons arrivés à terme faute d'avoir avorté?Vous croyez que l'avortement est un choix facile? Celles qui le font n'ont pas d'autres solutions qui leur paraissent vivable.C'est facile de dire "laissez-les vivre", mais ce n'est pas à vous à assumer le "reste", la vie de cet enfant.Si le monde était parfait, il n'y aurait pas besoin d'avortement, car la contraception fonctionnerait à chaque fois, il n'y aurait pas de violeur, ...mais nous ne sommes pas dans un monde parfait, alors les choses sont compliquées et chacun essaie de faire pour le mieux. Même si un avortement est toujours triste.
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P
<br /> Si on met en oeuvre une politique qui encouragent les naissances, on peut espérer réduire ainsi considérablement le nombre d'avortements, tout en confiant les bébés que les mères choisissent<br /> d'abandonner à ces familles en demande (qui actuellement, vont en Asie; il y a à peu près 30 000 par an qui souhaitent adopter).<br /> <br /> Enfin, il y a des institutions catholiques qui permettent justement l'accueil de ces nourrissons. Alors, bien sûr, ça ne pourra jamais remplacer l'IVG, mais cela pourra au moins compenser en<br /> partie.<br /> <br /> Et oui, pour certaines, l'IVG est LA solution qui s'impose dès l'annonce d'une grossesse.<br /> <br /> <br />
S
à nOwai: et vous parlez de philosophie de comptoir? Relisez-vous, vos seules arguments sont l'amalgame et la caractérisation possible. Par ailleurs, pourquoi chercher de "réelles intentions"? Avez-vous tant de mal à croire que la mort d'un être humain, surtout un des plus faibles, puisse scandaliser? Quant à la "vague qui déferle sur nos sociétés", cela ressemble fort à la sociologie de comptoir (pourquoi toujours la philo) qui hante les colonnes de certains de nos médias écrits: croire voir des phénomènes là où ils n'existent pas (parce qu'il faut un peu plus de temps et moins de biais intellectuels pour analyser lesdits phénomènes). Bref, cessez de lire certains journaux/certaines revues (ou alors lisez de vraies et longs bouquins)Cordialement
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N
mais l'avortement est l'oeuvre du diable, nous le savons tous !tout le monde sait bien que De Beauvoir, Weil, leur 340+ salopes sont toutes des fascistes génocidaires !franchement, jouer les suivistes de la grande mode américaine évangeliste et huntingtonienne en s'affichant contre l'avortement et en essayant de se donner de la consistance par de la philosophie de comptoir sur le "droit à la vie", ca va 2 minutes pour un gosse de 12 ans pseudo-rebelle !nos amis les américains ont testé ça pour nous, tiens, et pour les mêmes raisons affichées et pour les mêmes raisons plus sournoises : plus d'avortement, mais j'aimerais bien savoir où est passé aux Etats-Unis le vent de liberté et de "droit à.." qui guide ces mouvements antiavortements qui ont été rebaptisés d'un nom charmant "pro-vie" ! Où est l'amélioration de la vie aux Etats-Unis par l'avortement ? quelles libertés et quels droit ont été apportés et confortés ? j'aimerai beaucoup avoir votre point de vue là-dessus...alors soyons honnêtes et évitons une fois pour toutes de parler de "droit à la vie" et donnez nous clairement vos réelles intentions ! En quoi cela peut-il tellement vous gêner, cet avortement ? "l'horreur d'un avortement", "le cri silencieux" et allez, on y va à grand coup de trash pour faire peur, pour choquer, parce que vous n'avez pas d'autre argument et franchement rien à dire ! vous faites des redites et vous copiez gentiment votre pensée sur la vague qui déferle sur nos sociétés ! un peu facile et très lache, non ?si vous pronez le contraire, j'aimerais connaître les applications concrètes du "droit de l'embryon" ? qu'a-t-il de supérieur, pour vous catholiques "pro-vie" au droit des gays, par exemple ?
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P
Vague qui déferle sur nos sociétés ? Vous vivez sur quelle planète ? Vous parlez de quoi ? Du mouvement pro-vie, qui compte quelques dizaines de militants, sans plus ? L'avortement me gène en en ce qu'il élimine une vie, putain, c'est pas compliqué à comprendre pourtant.Aux Etats-Unis, il n'y a pas de limites à l'IVG, inutile que je vous décrive l'horreur que ça puisse être. Parce que si vous avez décidé d'être aveugle, ça reste votre problème, mais oui, l'IVG est d'une barbarie totale. En outre, je n'ai tellement rien à dire que vous ne répondez pas au billet, vous ne faites que vous interroger sur la pertinence de la stratégie.Sinon, le droit des gays n'existe pas, je m'en fous complètement. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, ça sera toujours moins grave qu'un avortement, qui est, ni plus, ni moins, la mort d'un être humain. Concrètement, je souhaite juste que chaque embryon puisse avoir la  chance de voir le jour, d'être porté à terme. Pour le reste, on peut s'arranger...
B
"En conclusion, l'être humain est bien une personne dès le moment même de sa fécondation et le foetus comme l'embryon jouissent, au minimum, du droit à la vie."J'aurais tendance à être plus prudent. Il me semble qu'il vaut mieux dire : "l'être humain doit être traité comme une personne dès le moment même de la fécondation". Ainsi l'on reconnaît qu'on ne sait pas ce qu'il en est exactement, mais que la prudence recommande de fixer le moment à partir duquel il faut traiter "ça" comme un être humain à la fécondation. Cette position a d'ailleurs été celle de l'Eglise jusqu'à une époque récente - les papes récents tiennent pour l'animation immédiate,  mais à vrai dire, qu'en sait-on ?
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