1789 vu par Joseph de Maistre
Publié le 14 Juillet 2007
Via le Forum Catholique, je tombe sur ces écrits de Joseph de Maistre, franc-maçon mais aussi initiateur de la contre-révolution. Le moins que l'on puisse dire est que ça déménage.
Extraits d'un article admiratif de cet inénarrable Philippe Sollers, dans le Nouvel Observateur....
Propice à la réflexion, en ce jour de fête nationale....
Extraits d'un article admiratif de cet inénarrable Philippe Sollers, dans le Nouvel Observateur....
Mais, ajoute Cioran, « vouloir disséquer leur prose, autant vouloir analyser une tempête ». Le style de Maistre ? Voici : «Ce qu'on croit vrai, il faut le dire et le dire hardiment
; je voudrais, m'en coûtât-il grand-chose , découvrir une vérité pour choquer tout le genre humain : je la lui dirais à brûle-pourpoint .» Feu, donc, mais de quoi s'agit-il ? Evidemment,
encore et toujours, du grand événement qui se poursuit toujours, à savoir la Révolution française, dont Maistre a subi et compris le choc comme personne, devenant par là même un terroriste absolu
contre la Terreur.
Ecoutez ça : « Il y a dans la Révolution française un caractère satanique qui le distingue de tout ce qu'on a vu et peut-être de tout ce qu'on verra. » Cette phrase est écrite en 1797, et, bien entendu, le lecteur moderne bute sur « satanique », tout en se demandant si, depuis cette définition qui lui paraît aberrante, on n'a pas vu mieux, c'est-à-dire pire. Dieu aurait donc déchaîné Satan sur la terre pour punir l'humanité de ses crimes liés au péché originel ? Maistre est étonnamment biblique, il se comporte comme un prophète de l'Ancien Testament, ce qui est pour le moins curieux pour ce franc-maçon nourri d'illuminisme. Mais voyez-le décrivant la chute du sceptre dans la boue et de la religion dans l'ordure :
« Il n'y a plus de prêtres , on les a chassés , égorgés , avilis ; on les a dépouillés : et ceux qui ont échappé à la guillotine, aux bûchers , aux poignards , aux fusillades, aux noyades, à la déportation reçoivent aujourd'hui l'aumône qu'ils donnaient jadis... Les autels sont renversés ; on a promené dans les rues des animaux immondes sous les vêtements des pontifes ; les coupes sacrées ont servi à d'abominables orgies ; et sur ces autels que la foi antique environne de chérubins éblouis , on a fait monter des prostituées nues. »
Et ceci (au fond toujours actuel ) : « Il n'y a pas d'homme d'esprit en France qui ne se méprise plus ou moins. L'ignominie nationale pèse sur tous les coeurs ( car jamais le peuple ne fut méprisé par des maîtres plus méprisables ) ; on a donc besoin de se consoler, et les bons citoyens le font à leur manière. Mais l'homme vil et corrompu, étranger à toutes les idées élevées , se venge de son abjection passée et présente, en contemplant, avec cette volupté ineffable qui n'est connue que de la bassesse, le spectacle de la grandeur humiliée . »
« Le plus grand ennemi de l'Europe qu'il importe d'étouffer par tous les moyens qui ne sont pas des crimes, l'ulcère funeste qui s'attache à toutes les souverainetés et qui les ronge sans relâche , le fils de l'orgueil , le père de l'anarchie , le dissolvant universel, c'est le protestantisme. »
Suspendez « la loi d'amour », dit Maistre, et en un clin d'oeil, en pleine civilisation, vous voyez « le sang innocent couvrant les échafauds , des hommes frisant et poudrant des têtes sanglantes, et la bouche même des femmes souillée de sang humain ». Ces choses ont eu lieu, elles ont lieu sans cesse. L'amour ? Mais qu'est-ce que l'amour ? Un acte de foi : «La foi est une croyance par amour, et l'amour n'argumente pas.»
Ecoutez ça : « Il y a dans la Révolution française un caractère satanique qui le distingue de tout ce qu'on a vu et peut-être de tout ce qu'on verra. » Cette phrase est écrite en 1797, et, bien entendu, le lecteur moderne bute sur « satanique », tout en se demandant si, depuis cette définition qui lui paraît aberrante, on n'a pas vu mieux, c'est-à-dire pire. Dieu aurait donc déchaîné Satan sur la terre pour punir l'humanité de ses crimes liés au péché originel ? Maistre est étonnamment biblique, il se comporte comme un prophète de l'Ancien Testament, ce qui est pour le moins curieux pour ce franc-maçon nourri d'illuminisme. Mais voyez-le décrivant la chute du sceptre dans la boue et de la religion dans l'ordure :
« Il n'y a plus de prêtres , on les a chassés , égorgés , avilis ; on les a dépouillés : et ceux qui ont échappé à la guillotine, aux bûchers , aux poignards , aux fusillades, aux noyades, à la déportation reçoivent aujourd'hui l'aumône qu'ils donnaient jadis... Les autels sont renversés ; on a promené dans les rues des animaux immondes sous les vêtements des pontifes ; les coupes sacrées ont servi à d'abominables orgies ; et sur ces autels que la foi antique environne de chérubins éblouis , on a fait monter des prostituées nues. »
Et ceci (au fond toujours actuel ) : « Il n'y a pas d'homme d'esprit en France qui ne se méprise plus ou moins. L'ignominie nationale pèse sur tous les coeurs ( car jamais le peuple ne fut méprisé par des maîtres plus méprisables ) ; on a donc besoin de se consoler, et les bons citoyens le font à leur manière. Mais l'homme vil et corrompu, étranger à toutes les idées élevées , se venge de son abjection passée et présente, en contemplant, avec cette volupté ineffable qui n'est connue que de la bassesse, le spectacle de la grandeur humiliée . »
« Le plus grand ennemi de l'Europe qu'il importe d'étouffer par tous les moyens qui ne sont pas des crimes, l'ulcère funeste qui s'attache à toutes les souverainetés et qui les ronge sans relâche , le fils de l'orgueil , le père de l'anarchie , le dissolvant universel, c'est le protestantisme. »
Suspendez « la loi d'amour », dit Maistre, et en un clin d'oeil, en pleine civilisation, vous voyez « le sang innocent couvrant les échafauds , des hommes frisant et poudrant des têtes sanglantes, et la bouche même des femmes souillée de sang humain ». Ces choses ont eu lieu, elles ont lieu sans cesse. L'amour ? Mais qu'est-ce que l'amour ? Un acte de foi : «La foi est une croyance par amour, et l'amour n'argumente pas.»
Propice à la réflexion, en ce jour de fête nationale....