La désinformation fait rage

Publié le 2 Juin 2007

Nombre d'exemples d'actualité montrent que les attaques contre l'Eglise n'ont rien perdu de leur vigueur. En témoignent ces deux derniers en date, après déjà, quelques manipulations...

Premier exemple:


Une historienne affirme que Pie XII aurait camouflé le discours de son prédecesseur condamnant le nazisme et le fascisme. Il suffit de lire ce texte pour s'apercevoir qu'il n'en est rien. Je ne m'étendrai pas, mon camarade Pierre Gelin ayant suffisamment oeuvré pour la vérité.

Je vous recommande d'ailleurs l'intégralité de son site qui rappelle ce qu'il s'est passé au Vatican, sous la direction de Pie XII. Vous trouverez tous les arguments dans cette brochure, dont je vous conseille la lecture.

Deuxième exemple:

Emission "Ce soir ou jamais" du 29 Mai dernier, avec Caroline Fourest sur laquelle je m'étais déjà exprimé. La voir supporter les chrétiens persecutés en Chine, ne manque pas de provoquer chez moi des sommets d'hilarité...


Monsieur Begecourt affirme, dans les premières secondes de la vidéo ci-dessus, les choses suivantes: (Transcription réalisée par mes soins)
Imaginons une femme qui a connu des accouchements difficiles, très problèmatiquese et les médecins lui diagnostiquent que le prochain accouchement pourrait lui être fatal. Donc la question est la suivante:

Est-il légitime, d'un point de vue catholique, de procéder sur cette femme, une opération qui lui sauvera la vie, mais qui aura pour conséquence de la rendre incapable de procréer par la suite ? Est-il légitime de lui retirer l'uterus pour lui sauver la vie?

A cette question, Ratzinger, évidemment, répond non.
Il enchaine ensuite:
Quel est votre point de vue, sachant que pour Ratzinger, mieux vaut laisser une femme mourir si on sait qu'un accouchement suivant pourra être difficile, pourvu que l'on conserve sa fécondité intacte ?
Signalons les raccourcis du propos. Si un un prochain accouchement pourrait être fatal à la vie de la mère, il n'est donc pas question ici de lui sauver la vie, juste de faire en sorte d'éviter qu'une menace puisse lui être évitée, si elle tombait de nouveau enceinte.

Si la vie de la mère eût été en danger, en lisant le texte concerné, on trouve, dès le premier paragraphe, que Monsieur Begecourt a évité de mentionner, les propos suivants:

Q. 1.Quand l'utérus est si sérieusement endommagé (par exemple lors d'un accouchement ou d'une césarienne) que son ablation même totale est médicalement indiquée (hystérectomie) pour prévenir un grave danger actuel pour la vie ou la santé de la mère, est il licite d'effectuer cette opération en dépit de la stérilité permanente qui s'ensuivra pour la femme?

R. Oui.

Donc, dans le cas de figure où la mère est DIRECTEMENT menacée, les choses sont claires, le futur pape répond exactement le contraire de ce que prétend cet auteur. Celui-ci évoque, au début de la vidéo, la deuxième question. Qu'en est-il exactement ? Revenons au texte:

Q. 2.Quand l'utérus (par exemple à cause de césariennes précédentes) se trouve dans un tel état que, bien qu'il ne constitue pas en lui-même un danger actuel pour la vie ou la santé de la femme, l'on prévoit qu'il ne sera plus capable de porter à terme une future grossesse sans danger pour la mère, danger qui pourrait s'avérer assez grave dans certains cas, est-il licite de l'enlever (hystérectomie) pour prévenir cet éventuel danger futur provenant d'une conception?

R. Non.

Dans le cas qui nous occupe ici, la vie de la mère n'est pas directement en jeu. Ce n'est qu'une éventualité risquant d'apparaître si elle venait à être enceinte de nouveau. Les phrases importantes ici sont écrites en rouge et évoquent bien le fait que, si il n'y a pas de danger immédiat, il n'est pas licite d'effectuer une ablation de l'uterus.

Je laisse la parole à l'Eglise:

En fait, l'utérus, dans le cas décrit au n. 2, ne constitue, en lui-même et par lui-même, aucun danger actuel pour la femme. La proposition de remplacer, dans les mêmes conditions, l'hystérectomie par "l'isolement de l'utérus" montre précisément, en effet, que l'utérus n'est pas en lui-même un problème pathologique pour la femme. Les interventions décrites ci-dessus n'ont donc pas un caractère proprement thérapeutique, mais elles sont effectuées pour rendre stériles les futurs actes sexuels fertiles, librement accomplis. Le but d'éviter les risques dérivant pour la mère d'une éventuelle grossesse, est donc poursuivi par le moyen d'une stérilisation directe, en elle-même moralement illicite, tandis que d'autres voies, moralement licites, restent ouvertes au libre choix.
Comme toujours, dans la religion catholique, tout est question de finalité et de responsabilité.

Dans le premier cas, la finalité est bien de guérir en pratiquant l'hystérectomie, la conséquence de cet acte étant la stérilité. Dans le second, la finalité est de stériliser définitivement, afin de se préserver d'une éventuelle menace. Ce n'est donc pas tout à fait la même chose, et ces deux faits ne peuvent être placés sur le même plan.

Ce que veut dire Ratzinger est qu'on ne peut être opérée et amputée d'un utérus pour pouvoir éviter d'assumer les conséquences des actes sexuels. On ne peut stériliser SCIEMMENT dans le but d'éviter d'avoir des enfants, que ce soit pour des raisons médicales ou pas. En outre, rien n'empeche une femme d'utiliser d'autres voies, comme l'indique l'Eglise pour justement éviter d'avoir des enfants. Il n'y a donc, à aucun moment, le souhait pour l'Eglise de voir ces mères décéder.

Mais si il y a une menace directe, qui nécessite une ablation de l'uterus pour être soignée, il n'y a alors pas à hésiter. C'est ce que dit le futur pape, via la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Ainsi, à la différence de ce qu'affirme cet intervenant, pour Ratzinger, il ne s'agit, en aucun cas, de laisser mourir la mère.  Encore une fois, on peut compter sur les média pour désinformer, modifier, tronquer, truquer et simplifier les interventions des catholiques, d'autant qu'ici, même les catholiques sont incapables de répondre efficacement, étant pris à contre-pied sur un sujet qu'ils n'avaient visiblement pas préparé.
   

 

Rédigé par Polydamas

Publié dans #Médias

Repost0
Commenter cet article
D
L'histoire de ce texte de Pie XI subtilisé par Pie XII me laisse perplexe. Pie XI avait déjà fortement condamné fascisme et nazisme dans deux encycliques : en juin 1931 pour le fascisme ("non abbiamo bisogno") et mars 1937 pour le nazisme ("mot brennender sorge"). Quel besoin Pie XII aurait-il eu de bliquer un texet qui ne pouvait que reprendre ce que le pape avait déjà dit dans ses encycliques?
Répondre
P
Oui, ça appartient aux coups que ne cessent de monter les plus hostiles à l'Eglise.